Zoom sur ces vêtements de pride venus de pays criminalisant l'homosexualité
Pinkwashing et exploitation : la BBC a mené une enquête édifiante sur la provenance des collections LGBT+ friendly des grandes marques textiles.
Avec les fiertés qui s’affichent désormais toute l’année sur les réseaux sociaux, les marques de vêtements et d’accessoires ont bien compris qu’il y avait un filon à exploiter auprès d’un marché LGBT+. Aussi, le mois de juin voit fleurir chaque année de plus en plus de collections spéciales aux couleurs de l’arc-en-ciel. Outre la démarche de pinkwashing que l’on pourrait reprocher à de nombreuses enseignes, se pose la question de l’origine de ces marchandises couleur rainbow… La BBC a mené l’enquête, et le résultat a de quoi nous faire grincer des dents, connaissant déjà la propension de l’industrie textile type « fast fashion » pour les sweatshops des pays d’Asie.
D’après les journalistes de la chaîne anglaise, une partie de la collection de pride de H&M (en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme) serait fabriquée au Bangladesh, et la collection arc-en-ciel de Levi’s a été partiellement faite en Inde, deux pays où l’homosexualité est encore criminalisée, grâce aux lois coloniales britanniques. La BBC rappelle également que la marque Primark a été épinglée, il y a quelques semaines, pour avoir fait fabriquer sa collection des fiertés en Birmanie, où se pose une problématique similaire.
Si H&M et Levi’s se sont dédouanées en assurant reverser une partie de leurs bénéfices à des assos LGBT+, notamment locales, ce ne sont pas les seules à avoir été prises la main dans le sac par la British Broadcasting Corporation. Notamment Disney, qui fait fabriquer ses accessoires gay friendly en Chine. Quant à Nike et Adidas, elles ont refusé de fournir des informations sur l’endroit où sont fabriqués leurs produits estampillés « pride ». En revanche, la BBC précise que la rainbow watch d’Apple a été manufacturée au Japon, et que la collection Rainbow Legacy de Burberry est issue d’Italie et d’Écosse.
Raison supplémentaire pour rester sur nos gardes face aux pratiques de pinkwashing de la part de grandes entreprises, et de surveiller de plus près notre consommation textile, l’industrie de la mode étant régulièrement prise en flagrant délit d’exploitation dans des usines non-conformes aux normes de sécurité, notamment dans les pasy d’Asie du Sud-Est..
- Le Britannique Tom Daley passe des plongeons aux tricots
- Concert annulé de Bilal Hassani en 2023 : jusqu'à six mois de prison requis pour provocation à la haine et injures
- Au moment de souffler ses 40 bougies, la sérophobie n'a pas encore disparu, alerte l'association Aides
- « La Manif pour tous » au gouvernement ? Les droits acquis seront « préservés », assure Barnier
- Zemmour condamné et relaxé en appel dans deux affaires distinctes