Canular homophobe de Cyril Hanouna : le Conseil d'État confirme l'amende de 3 millions d'euros pour C8
Même si toutes les sanctions n'ont pas été maintenues, le Conseil d'État a reconnu que certaines décisions du CSA à l'encontre de C8 étaient totalement justifiées.
Fin mai, Komitid vous présentait le dernier épisode du feuilleton qui oppose Cyril Hanouna et le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), avec en personnage secondaire mais déterminant le Conseil d’État. Ce dernier avait été saisi par C8 après que la chaîne a été condamnée par le CSA, suite aux nombreuses séquences très problématiques diffusées sur la chaîne dans l’émission phare Touche Pas à Mon Poste.
Le Conseil d’État a rendu sa décision lundi 18 juin : sur les trois sanctions qu’il a examiné, une a été annulée, les deux autres ont été confirmées. La première correspond à une émission spéciale durant laquelle le chroniqueur ouvertement gay Matthieu Delormeau a été victime d’un canular. Cyril Hanouna lui avait fait croire qu’il était responsable de la mort d’un producteur. Une séquence que le CSA avait jugé problématique : « La société C8 a gravement méconnu son obligation de faire preuve de retenue dans la diffusion d’images susceptibles d’humilier les personnes. » La chaîne avait donc écopé d’une semaine d’interdiction de diffusion des séquences publicitaires, sanction qui vient d’être annulée par le Conseil d’État qui lui estime « contrairement au CSA, qu’eut égard au comportement du chroniqueur tout au long de la séquence, ce dernier n’avait pas été montré sous un jour dégradant, humiliant ou attentatoire à sa dignité. »
« Une attitude visant à donner une image caricaturale des homosexuels »
Les deux autres sanctions maintenues par le Conseil d’État concernent une séquence où Cyril Hanouna avait fait toucher son sexe à la chroniqueuse Capucine Anav le 3 novembre 2016, et une autre séquence, où Cyril Hanouna avait fait un canular téléphonique, piégeant en direct un homosexuel. C’est cet extrait qui avait particulièrement choqué en mai 2017, et avait provoqué une vague sans précédent de signalements au CSA.
Pour la première, le Conseil d’État affirme que la diffusion de tels agissements tend à « banaliser des comportements inacceptables qui sont d’ailleurs susceptibles de faire l’objet, dans certains cas, d’une incrimination pénale. ». Il maintient donc l’interdiction de diffuser des séquences publicitaires pendant une durée de deux semaines.
La sanction suite au canular homophobe avait été particulièrement exemplaire : une amende de trois millions d’euros. Dans sa décision, le Conseil d’État a confirmé l’amende de C8 soulignant que « l’animateur a constamment adopté une attitude visant à donner une image caricaturale des homosexuels qui ne peut qu’encourager les préjugés et la discrimination à leur encontre. »