Tours-gate : la mairie retire les affiches sur fond de scandale

Nous vous en parlions samedi dernier, l’ambiance est à couteaux tirés entre le centre LGBT et la Mairie de Tours.  Les militants et militantes du Centre LGBT Touraine avaient choisi comme mot d’ordre de la 13ème Marche des Fiertés « PMA : un droit, un choix ! », alors même que le gouvernement fait preuve de frigidité sur le sujet.

Cette décision n’avait pas été du goût de l’élu du Mouvement radical, social et libéral, Christophe Bouchet, qui avait regretté que le centre « affiche le soutien de la Ville de Tours sans concertation autour de cette communication », jugeant la « campagne inutilement provocatrice ».

Entre temps, les grenouilles de bénitier d’Alliance Vita sont venues le 11 juin place Jean Jaurès, protester contre la campagne d’affichage et déverser des torrents de larmes sur la PMA et la GPA. Ce matin, l’association SOS Homophobie a affirmé que les affiches de la Marche des fiertés avaient toutes été retirées. Qu’a-t-il bien pu se passer dans la cité tourangelle ?

Mystère, mystère

La Mairie de Tours – par la voix de son attachée de presse – confirme auprès de Komitid, qu’elle a bien retiré une quarantaine d’affiches depuis hier, mais dément toute intention politique. «  La campagne JC Decaux ne devait durer qu’une semaine et s’étirer du 4 au 11 juin, une campagne culturelle prend sa suite, nous n’avons pas de place extensible », nous a expliqué l’attachée de presse de la Mairie. Un choix de calendrier étonnant, la Marche des Fiertés se déroulant le 16 juin prochain. Mais à la Mairie on affirme que le Centre LGBT était au courant.

Mickaël Achard, le Président du Centre nous affirme pourtant le contraire.  « Il était entendu que 50 affiches seraient disposées la première semaine, 38 la semaine suivante et jusqu’au 18 juin », nous a-t-il expliqué. Le militant préfère ne pas faire de plans sur la comète : «  soit c’est un choix délibéré de la Mairie et on ne veut pas montrer ces affiches, soit on ne nous a pas expliqué correctement la mise en place de la campagne ». Le mystère des affiches reste pour l’instant entier.

Joël Deumier, Président de l’association SOS Homophobie – qui s’est ému sur les réseaux sociaux du retrait des affiches – affirme que, quelle que soit l’explication, le retrait des affiches sur tous les supports (JC Decaux ou sucettes municipales) est choquant étant donné la nature politique des Marches des Fiertés. « Nous sommes conscients que Christophe Bouchet se trouve coincé entre une aile progressiste et une aile conservatrice, mais nous souhaitons qu’il réaffirme publiquement son engagement contre toutes les discriminations ».

A l’heure où nous mettons en ligne, la Mairie de Tours et le Centre LGBT préparaient deux communiqués de presse sur la question.