Hong Kong : recul sur de récents acquis en faveur des couples de même sexe
La cour d'appel de Hong Kong vient d'annuler une décision de justice historique en faveur d'un couple gay, et pourrait bien en annuler une seconde, qui concerne un couple lesbien, dans un territoire où les mariages ne sont autorisés que pour les hétéros.
C’est en avril 2017, après deux ans de procédures, qu’Angus Leung Chun-kwong avait pu obtenir de la Haute Cour de Hong Kong les mêmes avantages médico-sociaux pour son mari, Scott Paul Adams, que ceux dont bénéficient les mariages hétéros. Cette victoire contre les privilèges hétérosexuels, alors que le mariage pour les couples lesbiens et gays n’est toujours pas possible à Hong Kong, était depuis vue comme historique, et très encourageante pour les droits LGBT+ pour ce territoire indépendant chinois. Mais vendredi 1er juin, la cour d’appel a annulé cette décision.
Lundi 4 juin, cette même cour d’appel a été sollicitée par le gouvernement pour invalider une seconde décision de justice, considérée comme une étape importante pour l’ouverture des droits aux personnes LGBT+ à Hong Kong. Le jugement en question avait en effet épinglé le gouvernement de Hong Kong en septembre 2017 pour « discrimination indirecte », pour n’avoir pas fourni un visa à l’épouse d’une lesbienne britannique, appelée QT dans les médias. « Le fait que cela vienne de la cour d’appel, je dirais, fait que cela renforce l’impression d’infériorité et de préjugés qu’elles ressentent dans tous les aspects de leur vie. C’est un nouveau coup dur pour toutes les discriminations qu’elles vivent déjà », a commenté Geoffrey Yeung, membre de l’association d’avocats Progressive Lawyers Group, auprès de VOA News.
« Protéger l’institution du mariage », vue comme l’union monogame d’un homme et d’une femme, telle est l’intention que voit l’avocat engagé dans cette procédure de justice. « De mon point de vue, et pour la communauté LGBT, c’est en fait une manière d’exclure les personnes LGBT du mariage ». Plusieurs militant.e.s, avocat.e.s, commerçant.e.s et représentant.e.s de grandes entreprises ont avancé l’argument que l’exclusion sociale des personnes non-hétérosexuelles était non seulement discriminante, mais aussi « mauvaise pour le business » à Hong Kong. Leur demande d’intervention en faveur de QT a été rejetée par la cour d’appel. Reste à savoir quelle décision cette dernière prendra pour cette seconde jurisprudence qui risque de sauter.