Des activistes LGBT+ invitent à bannir l'appropriation culturelle des prides
Il est grand temps d'avoir cette conversation sur l'appropriation culturelle dans les cercles LGBT+, estiment des militant.e.s de Birmingham.
Chaque année, les marches des fiertés charrient, aux quatre coins de la planète, leur lot de tenues problématiques. Non non, on ne parle pas des fameuses « plumes dans l’cul » que les détracteurs et détractrices de la pride évoquent à la moindre occasion, mais il s’agit souvent de plumes en effet : aujourd’hui, ce sont les coiffes d’inspiration amérindiennes qui suscitent l’indignation. Pourquoi ? Car il s’agit, lorsque cet habit traditionnel est dévoyé par une personne d’origine et de culture différente dans le but de se déguiser, d’appropriation culturelle.
Cette pratique est dénoncée depuis des années par militant.e.s et assos anti-racistes et décoloniales, car elle est teintée de racisme et de classisme. En effet, voir les codes culturels et/ou esthétiques d’une population marginalisée toujours mieux acceptés, voire valorisés, sur des personnes privilégiées (par exemple une personne blanche portant des dreadlocks) a de quoi faire grincer des dents les concerné.e.s. Aussi, les coiffes d’inspiration amérindiennes portées par des blanc.he.s en toute ignorance de leur signification culturelle, même avec tout l’amour du monde pour Felipe Rose, d’origine native, des Village People, posent un vrai problème.
Il n’y a pas que dans les festivals que l’appropriation culturelle s’exerce, les prides ne sont pas épargnées par cet écueil
Après la Pride de Birmingham, au Royaume-Uni, qui s’est tenue le 26 mai dernier, des militant.e.s racisé.e.s queer ont pris la parole sur cet épineux sujet, qui a tendance à ébouriffer les poils, et les plumes, des non-concerné.e.s. Dans les colonnes d’I Am Birmingham, Suriya Aisha, fondatrice de l’asso UNMUTED, s’est exprimée pour un vrai questionnement de l’appropriation culturelle dans les milieux LGBT+. « Je pense que nous avons besoin d’un vrai travail de fond mené par les personnes organisant la pride pour faire de la sensibilisation sur ces questions, et permettre une vraie visibilité à d’autres cultures et nationalités dans les mouvements LGBTQI, sans pour autant verser dans une dynamique de quota », a-t-elle déclaré. « Je veux que la Birmingham Pride travaille dur à centrer le festival des fiertés sur celles et ceux qui sont toujours marginalisé.e.s au sein même de la communauté LGBTQI, les personnes racisées, demandeuses d’asile, trans, malades ou en situation de handicap, et à se souvenir des racines revendicatives de la pride ».
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