Wendy Delorme décrypte «Se dire lesbienne», de Natacha Chetcuti

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La sociologue Natacha Chetcuti a enquêté durant plusieurs années dans divers lieux de socialisation lesbiens français en menant des entretiens répétés avec une vingtaine de lesbiennes âgées de 30 à 50 ans.

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Se dire lesbienne, d’après Natacha Chetcuti, n’est jamais une simple découverte personnelle. Il s’agit avant tout d’un processus social, d’une expérience relationnelle, qui en sociologie s’appelle l’« autonomination ». Et c’est en sociologue que Natacha Chetcuti traite la question. Elle a enquêté durant plusieurs années dans divers lieux de socialisation lesbiens français en menant des entretiens répétés avec une vingtaine de lesbiennes âgées de 30 à 50 ans. L’ouvrage dessine un panorama nuancé des processus qui participent de l’affirmation dans le cercle familial ou professionnel, des stratégies développées par les lesbiennes pour être soi dans une société structurée par l’hétérosexualité. Se « deshétérosexualiser » « Se dire lesbienne » et s’affirmer en tant que telle relève de ce que la sociologue appelle un « processus de deshétérosexualisation ». Évoluant dans une société où l’injonction à la féminité et à la maternité sont toujours prégnants dans le devenir-femme, les lesbiennes doivent composer entre leur réalité et les filtres à…

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