Le Front national change de nom : 8 séquences à revoir pour ne pas s'y méprendre

« Je proclame officiellement que le Front National devient le Rassemblement National. ». À 19h30 vendredi 1er juin, la présidente du Front national a officialisé le changement de nom du parti fondé par son père, Jean-Marie Le Pen, en 1972. Plus de 45 ans d’existence pour un parti qui s’est très souvent illustré par son racisme, son antisémitisme et son homophobie. « La vérité, c’est que le monde change et nous aussi », a clamé Marine Le Pen à l’annonce du résultat du scrutin qui n’a réuni que 53 % des adhérent.e.s pour une approbation à hauteur de 80,81 %.

Si le Rassemblement national va mettre du temps à se débarrasser de son étiquette Front national, la mue entreprise par le parti a pour objectif de redorer son image auprès d’un électorat quelque peu dérouté après la défaite à la présidentielle, la prestation jugée désastreuse, et de façon quasi unanime, de Marine Le Pen lors du débat face à Emmanuel Macron, ou encore face aux multiples affaires financières. Sans oublier la volonté de Marine Le Pen d’opérer une rupture dans l’histoire de ce parti fondé par son père, connu pour ses sorties Ô combien homophobes, antisémites et racistes.

Nouveau nom pour une nouvelle vie donc. Un moyen de gommer le passé honteux pour repartir de sur de nouvelles bases et ainsi ratisser plus large dans l’électorat. Sauf qu’il n’a pas été question d’enlever ce qui gêne le plus ce parti dans sa conquête du pouvoir, à savoir le nom Le Pen, à jamais associé à Jean-Marie et ses multiples prises de position, ni même sa présidente. Opération d’ailleurs déjà entreprise par Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen. Face à ce constat, Komitid a profité de cette actualité pour remettre le nez dans les prises de position de celle qui reste donc en place à la tête du FN. RN pardon. Mariage pour tous, extension de la PMA à toutes les femmes, GPA… Retour en 9 séquences récentes dans lesquelles Marine Le Pen ou ceux qui trônent à la tête de l’organigramme du parti se sont illustrés par leur hostilité la plus ferme à l’avancée des droits pour les personnes LGBT+ :

1. Octobre 2017. Marine Le Pen est interrogée sur l’extension de la PMA à toutes les femmes : « On va dire quoi à l’enfant ? Tu es le fruit de deux femmes, ça n’existe pas »

2. Juillet 2017. Louis Aliot sur la PMA : « cette chose là »

3. Juillet 2017. Homophobe le Front national ? Le parti s’en défend. Mais l’un de ses plus fidèles soldats pendant la campagne, Florian Philippot, évincé depuis, a fini par en dire plus après avoir juré que non à plusieurs reprises. La vidéo parle d’elle-même :

4. Juin 2017. Marine Le Pen est interrogée sur l’extension de la PMA après l’avis favorable du Comité consultatif national d’éthique : « Fabriquer des enfants sans père… »

5. Février 2017. Marine Le Pen est interrogée sur le mariage pour tous : « un papa, une maman »

6. Septembre 2016. Marine Le Pen est interrogée sur le mariage pour tous, et nous parle GPA

7. Juillet 2016. Le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, actuellement Membre exécutif du bureau national du parti, s’insurge contre le soutien apporté par le groupe FN de Sciences Po à la Marche des fiertés, quinze jours après la terrible fusillade du Pulse à Orlando :

Toujours dans le cadre du soutien à la Marche des fiertés qui ne passe pas, c’est Gaëtan Dussausaye, directeur national du FN de la jeunesse, aujourd’hui membre du conseil national du parti, qui a brillé par son hostilité : « la LGBT »

 8. Juillet 2011. Plus ancien mais on ne s’en lasse pas : le mariage pour tous = polygamie