Qui est Hasan Atik, candidat ouvertement gay aux législatives en Turquie ?

« Notre demande la plus urgente est le droit de vivre. ». Ces mots sont ceux de Hasan Atik, figure de la défense des droits des personnes LGBT+ en Turquie et militant contre le VIH/sida, dans une interview accordée à Kaos GL, un magazine en ligne tenu par des activistes de la lutte contre les discriminations en Turquie. Un entretien réalisé à l’occasion de l’annonce de la candidature du militant ouvertement gay aux élections législatives anticipées en Turquie, le 24 juin prochain.

Hasan Atik a été intégré à la liste du Parti démocratique populaire (HDP) et se présente pour tenter d’obtenir un siège représentant la province d’Edirne au Parlement turc, une ville située au nord-ouest du pays. Kaos GL a toutefois précisé que le candidat fait la course dans un bastion dans lequel il ne sera pas élu. Une précision qui n’a pas échappé au principal intéressé, mais pour lui, sa candidature reste un symbole très important : « Aucun membre du HDP n’est dans cette élection juste pour un siège, nous nous soucions de notre parti », a assuré Hasan Atik.

« Je continuerai le plaidoyer pour les droits pendant la campagne électorale. Je continuerai à travailler pour une citoyenneté égale, non seulement pour une identité mais pour toutes les identités. Pour moi, ma candidature n’est pas un moyen pour une fin mais une fin en elle-même, avec pour but une citoyenneté égale et libre pour tous les peuples de Turquie. »

« Ensemble, nous allons reconstruire la Turquie dans un pays plus démocratique et habitable »

Le militant en campagne a tenu à dire combien il souhaitait mener de front la lutte pour la reconnaissance légale du crime de haine : « Je serai un ardent défenseur de notre exigence à ne pas subir les discriminations mais à vivre une citoyenneté égale. ». De plus, Hasan Atik entend bien continuer de porter son combat contre le VIH/sida, rappelant combien ce sujet relève de l’« urgence » en Turquie.

« L’État n’a pas une approche préventive, en dehors de fournir un traitement. Nous allons d’abord nous battre pour avoir une formation en santé sexuelle dans les programmes d’éducation nationale. Ensuite, nous éduquerons la société contre la phobie du VIH. Nous lutterons contre la stigmatisation et la discrimination, qui sont des tendances dominantes en Turquie. Notre but est de faire en sorte que l’État turc appartienne à tous ceux qui vivent à l’intérieur de nos frontières. Nous visons à gouverner ce pays en partageant notre autorité avec tous les segments de la société, tous les peuples de la Turquie. Ensemble, nous allons reconstruire la Turquie dans un pays plus démocratique et habitable. Nous allons gagner », a-t-il lancé dans une déclaration pleine d’espoir. L’espoir de voir les droits des personnes LGBT+ reconnus et respectés dans un pays où le régime de Recep Tayyip Erdoğan, fait preuve d’une grande hostilité à leur égard.