Interdit dans son pays d'origine, le film « Rafiki » reçoit le soutien de la Kenyan Commission Film
Censuré au Kenya car accusé de normaliser l'homosexualité, le film « Rafiki » est pourtant soutenu avec conviction par une autre instance culturelle.
Est-ce une prise de position qui pourrait changer la donne ? Lors d’une conférence de presse, la Kenyan Commission Film a décrété que l’interdiction de diffusion du film Rafiki était « ridicule » et que cela était une question de « liberté d’expression ».
Rafiki est une histoire d’amour entre deux jeunes lesbiennes, réalisée par Wanuri Kahiu et présentée à Cannes lors du dernier festival. Premier film kenyan à y être sélectionné, il a cependant été interdit par la Kenyan Film Classification Board (KFCB) fin avril.
Ce vendredi 26 mai, la Kenyan Commission Film a montré son soutien au film tout en rappelant qu’elle n’était pas responsable des choix de classification des contenus et qu’il en incombait à la KFCB : « Nous appelons les aspirant.e.s réalisateurs et réalisatrices à ne pas abandonner. Le Kenya a beaucoup à offrir et de plus en plus de contenus kenyans sont exportés et reconnus sur les marchés internationaux. » Pour cette instance liée au ministère des Sports, de la Culture et des Arts, il est capital de développer l’industrie cinématographique locale comme une source de richesse et de rayonnement culturel.
Le soutien de la Kenyan Commission Film et de son président, Christopher K. Foot, au film de Wanuri Kahiu ne fait aucun doute, comme en témoigne ce tweet, suite à la projection de Rafiki à Cannes :
Reste à savoir si la Kenyan Commission Film a le pouvoir d’inverser la vapeur pour que Rafiki soit bel et bien diffusé auprès du public kenyan…