L’ultime création de Azzedine Alaïa

Plus qu’un hommage, l’exposition « Azzedine Alaïa : The Couturier » est bel et bien l’une des dernières créations du grand couturier franco-tunisien… Car s’il est malheureusement décédé avant d’avoir pu la visiter, il avait lui-même choisi les soixante pièces qui y seraient présentées et les designers invités.

Ainsi, « Azzedine Alaïa : The Couturier » n’est pas une rétrospective, mais plutôt une mise en avant des talents, des goûts, des envies de celui qui voulait sublimer le corps des femmes – de LA femme. Pour ainsi (re)découvrir l’homme, à la fois créateur, designer, couturier, inventeur, aux créations furieusement intemporelles. Comme évidemment ces robes sculpturales, si proches du corps qu’on les croyaient presque fusionnées avec le corps, qui firent autant le bonheur d’Arletty que de Rihanna. Mélange de tradition et d’innovation, matières cousues à même la peau, le talent d’Azzedine Alaïa résidait aussi là : jouer avec les codes de la féminité et de l’art en général (et de la sculpture en particulier) en marge d’un milieu habituellement addict à la Fashion Week.

« Azzedine Alaïa : The Couturier » propose ainsi une véritable immersion dans la personnalité du styliste, à travers une scénographie d’une soixantaine de pièces et de nombreuses photographies de son ami Richard Wentworth. On peut également y découvrir des oeuvres originales spécialement créées pour l’occasion par les designers choisis par Alaïa – Konstantin Grcic, Marc Newson, Ronan et Erwan Bouroullec, Kris Ruhs et Tatiana Trouvé. Une exposition intime, qui complète donc à merveille celle que l’on peut visiter jusqu’au 10 juin prochain dans les ateliers parisiens de ce grand créateur que fût Azzedine Alaïa, sobrement intitulée « Je suis couturier ».