3 questions à Jean-Claude Cavalier, président de la Paris Fetish
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L'année 2018 marque le cinquième anniversaire de la Paris Fetish. Retour sur les succès et les ambitions de cet évènement, ainsi que sur la place du fétichisme au sein des mouvements LGBT+, avec son président.
Du 24 au 27 mai, la cinquième édition de la Paris Fetish se tient dans la capitale. Ce rassemblement fédère désormais plusieurs milliers de personnes venues de toute la France, et d’ailleurs. Le président de ce fier événement sex positive, Jean-Claude Cavalier, nous parle des réussites de ce rendez-vous pour les communautés fetish, et de ce qu’il reste encore à accomplir.
Cette édition 2018 de Paris Fetish est la cinquième. Qu’est-ce qui a changé, évolué, dans l’accueil du public et l’organisation durant ces cinq dernières années ?
Il y a 5 ans, l’initiative était un pari : celui qu’une ville comme Paris puisse installer un rendez-vous international fétichiste à l’égal de ce qui existe à Londres, Amsterdam, Anvers ou – avec une dimension plus importante encore – à Berlin. Grâce au concours des établissements, médias et associations, le pari a été gagné. Paris Fetish rassemble désormais environ 3 000 à 4 000 personnes, dont une forte proportion de personnes venues de province, et de l’étranger, qui ont inscrit ce week-end à leur agenda de déplacements en Europe. Paris Fetish rassemble aussi tous les acteurs significatifs de la scène fetish. Le bilan est donc plus que satisfaisant !
« La communauté fetish a longtemps été tenue en marge de la communauté LGBT, par méconnaissance, crainte ou tabou »
En quoi cet évènement est-il aussi important pour les communautés fetish que pour les personnes LGBT+ en général ?
La communauté fetish a longtemps été tenue en marge de la communauté LGBT, par méconnaissance, crainte ou tabou. Il lui a fallu du temps et de la ténacité pour s’imposer avec fierté, elle aussi et créér de la visibilité. La sexualité librement revendiquée – et a fortiori la sexualité hard et fétichiste – ce n’est pas forcément une thématique facile à imposer au regard du public. Le sexe reste un domaine trop souvent confiné à l’intime alors que c’est une dimension essentielle de l’individu et de son épanouissement. C’est ce message que porte fortement la communauté fetish pour elle-même, mais aussi pour toutes les sexualités les plus diverses.
« Le sexe reste un domaine trop souvent confiné à l’intime alors que c’est une dimension essentielle de l’individu et de son épanouissement »
Pensez-vous qu’un jour, on pourra avoir des évènements fetish « en plein air », au grand jour, comme les Folsom de San Francisco et de Berlin en France ?
Là-dessus, nous ne sommes guère optimistes à court terme… Les autorités administratives, à savoir la police et la municipalité, ne sont pas ouvertes sur ce point. Il est vrai que San Francisco et Berlin sont des villes particulières avec des espaces publics décentralisés qui permettent des manifestations de rue. Londres ou Paris n’offrent pas les mêmes possibilités, il faut aussi en convenir…
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