« Girl » et « O órfão » : le palmarès 2018 de la Queer Palm
À Cannes, le jury de la Queer Palm vient de récompenser un long et un court métrage pour l'année 2018. Tous deux abordent le genre, et les normes que la société y cristallise.
Ce vendredi 18 mai, veille de la clôture du 71ème Festival de Cannes, la Queer Palm a décerné ses deux récompenses pour l’année 2018. Ce prix LGBT du Festival de Cannes, qui en est à sa neuvième édition, a choisi de célébrer le long métrage Girl, de Lukas Dhont, qui raconte l’histoire d’une danseuse classique adolescente trans, Lara.
Dans un post Facebook annonçant le palmarès, on peut lire les commentaires du Jury (composé de Sylvie Pialat, Pepe Ruiloba, Dounia Sichov, Morgan Simon et Boyd van Hoeij) : « Nous avons choisi de récompenser un film qui est du pur cinéma avec un magnifique travail d’interprétation. Un film qui porte un sujet spécifique, un sujet qui interroge, avec un personnage au questionnement fort sur son identité. C’est une grande performance que de réussir à parler à chacun de la plus grande question de l’univers : Qui sommes-nous et qui voulons-nous être ? C’est la révélation d’un grand cinéaste ! »
L’héroïne est incarnée par un acteur cisgenre (Victor Polster) car le réalisateur n’aurait « pas rencontré » (sic) d’actrice trans de cet âge qui danse, et qui puisse surmonter sa vulnérabilité face à une caméra, a-t-il raconté à French Mania.
La Queer Palm « Hornet » du court métrage, quant à elle, a été attribuée à O órfão (The Orphan), de Carolina Markowicz. Ce film nous plonge dans le quotidien d’un orphelin pré-adolescent noir au Brésil, Jonathas, adopté puis « rendu » car jugé trop efféminé. « Pour les questionnements d’un adolescent qu’on place à égalité avec les adultes, pour la conviction intime qui remet en question le cadre établi, pour la pertinence du regard, de la narration et du traitement cinématographique, nous avons décidé de remettre le prix à O órfão/The Orphan de Carolina Markowicz ».