Pas d'Eurovision pour la Chine, après la censure d'un couple gay
L'organisateur de l'Eurovision a suspendu son contrat avec le diffuseur chinois du concours : « Ce n'est pas en accord avec nos valeurs d'universalité et d'inclusivité et notre tradition de célébrer la diversité à travers la musique. »
Sommes-nous en train d’assister à un divorce entre la Chine et l’Eurovision ? L’Union européenne de radio-télévision (en anglais l’EBU, European Broadcasting Union), qui organise la diffusion du célèbre concours, a annoncé qu’elle rompait son contrat avec la plateforme chinoise Mango TV, du groupe Hunan TV.
Ainsi la retransmission du show ne sera plus assurée pour la demi-finale et pour la finale qui aura lieu ce samedi 12 mai. Ce qui a provoqué cette réaction de l’organisateur ? Le fait que Mango TV a délibérément flouté plusieurs passages de la diffusion, à commencer par la performance de l’Irlande. Sur scène, le candidat Ryan O’Shaughnessy, qui interprète Together (chanson que Komitid vous présentait déjà en mars dernier) est accompagné par un couple de danseurs, Alan McGrath et Kevin O’Dwyer. Les drapeaux arc-en-ciel, toujours nombreux dans le public, ont aussi savamment été gommés par Mango TV. Enfin, une autre performance a été censurée, celle du chanteur albanais Eugent Bushpepa, en raison, semble-t-il de ses tatouages aux bras. Pour l’EBU, cette censure n’est « pas en accord avec nos valeurs d’universalité et d’inclusivité et notre tradition de célébrer la diversité à travers la musique. »
Interrogé par la BBC, le chanteur Ryan O’Shaughnessy a salué la décision de la EBU : « Ça n’a pas été pris à la légère, c’est un pas dans la bonne direction. »
L’audience mondiale de l’Eurovision avoisine les 200 millions de téléspectateurs et téléspectatrices chaque année. Ce n’est que depuis 2015 que Hunan TV diffuse en direct la retransmission du concours, avec pour claire ambition que la Chine puisse un jour rejoindre la compétition, comme l’a fait l’Australie il y a trois ans.