La Californie vers la fin des mutilations chirurgicales pour les personnes intersexes ?
En Californie, un projet de loi mettant fin à la généralisation des chirurgies dites correctrices pour les personnes intersexes, a été adopté par le Sénat. Une révolution qui pourrait permettre au petit monde chirurgical de changer ses vieilles et destructrices habitudes.
La vie des personnes intersexes à naître pourrait bientôt changer en Californie. La résolution 110, déposée au Sénat de l’État progressiste en février dernier, vise à généraliser l’auto-détermination des personnes intersexes, et donc de mettre fin aux chirurgies dites correctives, qui interviennent souvent dans les premiers mois de vie. Le projet de loi a été adopté mercredi 2 mai et passe donc en troisième lecture avant d’être transmis au gouverneur, le démocrate Jerry Brown, qui devrait valider la loi.
L’année dernière, trois ancien.ne.s directeurs et directrices général.e.s de la Santé américain.e.s, la plus haute instance avant le ministère de la Santé, avaient publié un article dans une revue médicale, invitant leurs collègues à repenser la chirurgie génitale sur les enfant intersexes.
« Ces mauvaises pratiques ont été lancées aux États-Unis »
« Bien que nous ne doutions pas que les praticien.ne.s qui soutiennent et pratiquent ces chirurgies aient à coeur l’intérêt des patient.e.s et de leurs parents, le compte-rendu des preuves disponibles nous ont persuadé.e.s que la génitoplastie pédiatrique cosmétique ne se justifie pas quand il n’y a pas de problème de fonctionnalité physique, et nous espérons que les professionnel.le.s et les parents qui font face à de difficiles décisions, vont tenir compte du consensus grandissant sur le fait que cette pratique doit s’arrêter », avait écrit Joycelyn Elders, David Satcher et Richard Carmona.
Cet article avait fait l’effet d’une révolution. L’antenne locale de l’organisation intersexe internationale, OII USA, avait même parlé d’une « incroyable victoire » dans un communiqué : « c’est une victoire importante mondialement, et pas juste localement, ces mauvaises pratiques ont été lancées aux États-Unis et les institutions médicales américaines ont été très lentes à les questionner et les ont diffusées dans le monde entier ».
Une très bonne nouvelle les personnes intersexes en Californie aux États-Unis et, on l’espère, dans le monde.