Braille Neue, la typo qui combine braille et alphabet traditionnel
Son créateur souhaite participer à une meilleure intégration des personnes mal et non voyantes dans l'espace public.
Il n’est peut-être pas le premier à le proposer, mais cette fois, l’idée pourrait (enfin) faire son chemin : Kosuke Takahashi, un graphiste et designer japonais pas encore trentenaire, vient de créer Braille Neue… une police d’écriture universelle combinant braille et alphabet traditionnel, qui fait le buzz depuis sa présentation sur le web il y a quelques mois.
Mais le jeune homme ne souhaite pas s’arrêter là : il entend bien proposer son chouette concept aux hautes instances politiques, dans le but d’équiper les lieux publics du pays lors des prochains Jeux olympiques et paralympiques, qui auront lieu au Japon en 2020.
Faire apparaître les points de relief du braille directement sur les lettres de l’alphabet, c’est donc le concept inspirant inventé par ce jeune graphiste japonais. En fusionnant plusieurs polices déjà existantes et en adaptant spatialement les repères propres au braille – inventé il y a déjà plus de 200 ans – le japonais réussit donc à éditer un seul texte, universel, pouvant être déchiffré d’un coup d’oeil par les voyant.e.s ou du bout des doigts pour les mal-voyant.e.s. « Actuellement, le braille est rarement mis en scène dans les lieux publics, il prend plus de place à l’écriture et les personnes voyantes ne le considèrent pas comme important. Braille Neue aborde ce problème en le rendant facile à utiliser pour les personnes voyantes » explique Kosuke Takahashi sur le site dédié à sa création.
À proprement parler, on ne peut pas évoquer une nouvelle façon d’écrire, et l’idée en elle-même n’est pas inédite – on se souvient de VisualBraille, Braille Fonts ou Blind Words il y a déjà quelques années. Mais Braille Neue est, semble-t-il, la première typo à proposer à la fois une déclinaison en alphabet latin et en caractères japonais… Alors, comme espéré par Kosuke Takahashi, l’approche des JO dans le pays pourrait être une formidable opportunité de lancer le concept. Et par la même, de démocratiser le braille, et, ainsi, participer à l’intégration des personnes mal ou non voyantes. Comme on dit, c’est tout le mal qu’on lui souhaite !