En Italie, un couple lesbien ne peut pas faire reconnaître son enfant né par PMA
À Turin, Chiara Foglietta et sa compagne se sont vues refuser l'inscription de leur enfant au registre de l'état civil… sous prétexte que l'enfant n'a pas été conçu après une relation avec un homme.
On connait les difficultés des couples de femmes pour faire reconnaitre la mère sociale de l’enfant après une PMA en France… mais en Italie, la situation est tout aussi révoltante. L’histoire de Chiara Foglietta, conseillère municipale à Turin, le montre : elle et sa compagne Micaela Ghisleni ont eu un bébé grâce à un don de sperme anonyme au Danemark. Avant la naissance de leur fils, baptisé Niccolo Pietro, les deux femmes ont tenu à être transparentes auprès de l’officier d’état civil en déclarant l’enfant comme le leur. La suite ne va hélas pas vous étonner.
Obligées de mentir
La réponse des autorités compétentes a été sans appel, comme l’explique Chiara Foglietta dans un post Facebook : « Vous devriez déclarer que vous avez eu une relation avec un homme, afin de pouvoir enregistrer votre enfant, lui a-t-on fait savoir. Il n’y a pas de formule vous permettant de dire que vous avez eu recours à une insémination artificielle. » Né le 13 avril, le bébé n’est toujours pas inscrit à l’état civil.
À travers sa situation, Chiara Foglietta dénonce « un vide législatif » qui oblige les couples lesbiens à mentir pour que l’enfant puisse être reconnu par l’État : « Les formules utilisées par l’état civil font référence au décret ministériel de 2002 et ne prévoient pas qu’une femme puisse recourir à la PMA. Une fois de plus, la réalité doit s’adapter à la bureaucratie et non le contraire, en poussant ceux qui, comme moi, occupent une fonction publique, à mentir devant la loi. »
Le changement, c’est bientôt ?
Comme la France, l’Italie refuse l’accès à la PMA pour les couples de lesbiennes et les femmes célibataires. Malgré la possibilité pour les couples de même sexe d’être reconnus par une union civile, les droits des familles homoparentales n’ont pas évolué. Reste à voir si le cas de Chiara Floglietta et Micaela Ghisleni pourra faire bouger les lignes au niveau législatif pour une meilleure protection des enfants arc-en-ciel…