Lien « abîmé » entre l'Église et l'État : Christiane Taubira remet les pendules à l'heure

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Invitée de la matinale de France Inter jeudi 19 avril, l'ancienne garde des Sceaux a critiqué les récentes déclarations d'Emmanuel Macron à la Conférence des évêques de France.

Christiane Taubira au micro de France Inter jeudi 19 avril
Christiane Taubira au micro de France Inter jeudi 19 avril - Twitter / France Inter

Le discours du président de la République au Collège des Bernardins du 9 avril dernier n’en finit pas de faire réagir. Cette fois-ci, c’est Christiane Taubira qui s’est exprimée sur ce fameux « lien entre l’Église et l’État » qui aurait ainsi été « abîmé », au micro de France Inter, jeudi 19 avril. Interrogée à ce sujet par Léa Salamé, l’ex-ministre de la Justice de François Hollande a immédiatement fait le lien avec les déclarations d’Emmanuel Macron, en pleine campagne, lorsqu’il avait affirmé que les opposant.e.s à l’ouverture du mariage à tous les couples (comprendre la Manif pour tous) avaient été « humilié.e.s », qualifiant cette première déclaration d’« erreur de fond ».

Christiane Taubira a tout d’abord tenu à recentrer le débat : « La question n’est pas de savoir si l’on froisse des gens ou pas, c’est de savoir quel est le droit, et qu’est-ce qui est juste ». Elle a ensuite pris le temps d’expliquer sa posture, face aux propos du président : «  Moi, en quoi j’aurais abimé le lien entre l’État et les religions ? D’abord, parce que je ne représente pas l’État à moi seule. Ensuite, parce que nous sommes dans un État laïque, et qu’un État laïque doit tenir à bonne distance les religions, quelles qu’elles soient. Enfin, parce que, lorsque nous modifions le Code civil pour assurer l’égalité entre les catégories de français, l’opinion de l’Église reste une opinion religieuse. Le clergé reste le pouvoir de l’Église et le clergé ne peut pas avoir d’influence sur l’organisation des droits et des devoirs ».

Retrouvez ici l’extrait vidéo de cette intervention radio :