Après la victoire de Carlos Alvarado Quesada, le Costa Rica en route pour le mariage pour tous
Le nouveau président de centre-gauche a très largement battu son adversaire de droite, chrétien évangéliste qui promettait de se battre contre la « théorie du genre » et contre l'avortement.
C’est une très belle nouvelle pour l’égalité qui est tombée ce dimanche 1er avril. Le candidat de centre-gauche (Parti d’action citoyenne) Carlos Alvarado Quesada a remporté l’élection présidentielle du Costa Rica avec près de 61 % des suffrages. Face à lui, Fabricio Alvarado Muñez, un candidat de droite évangéliste et violemment opposé au mariage pour toutes et tous.
Comme l’explique Le Monde, la campagne présidentielle s’est largement faite autour des questions de société, notamment la légalisation du mariage pour les couples de même sexe et le droit à l’avortement. Niché au creux de l’Amérique centrale, le pays est connu pour son (relatif) progressisme en matière de politique sociale.
Ancien journaliste et ministre, âgé de seulement 38 ans, Carlos Alvarado Quesada a réitéré son engagement pour l’égalité dans son discours d’investiture. « Mon engagement va vers un gouvernement pour tout le monde, dans l’égalité et la liberté », a t-il expliqué. « Il y a beaucoup plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent ».
Fabricio Alvarado Muñez, son opposant, a quant à lui remercié dieu, en expliquant s’être battu pour « des valeurs et des principes ». Également ancien journaliste, Muñoz voulait restreindre l’accès des femmes à l’avortement, mettre fin à l’éducation sexuelle à l’école et se battre contre « la théorie du genre ».
« Il y a beaucoup plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent »
Vague conservatrice
Le Costa Rica devrait donc bientôt rejoindre le club des pays autorisant le mariage pour tous et toutes, aux côtés de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay et de la Colombie. Un jugement de la Cour des droits humains inter-américaine datant de 2017 demandait d’ailleurs à tous les pays d’Amérique latine de garantir l’égalité des droits pour les couples.
Comme le note The Guardian, l’élection du jeune président de centre-gauche est une bonne nouvelle pour les progressistes d’Amérique du Sud. Longtemps classés à gauche, ceux-ci vivent actuellement « une vague conservatrice alors que de nombreux pays s’apprêtent à voter cette année ». Carlos Alvarado Quesada devrait être investi président en mai prochain. Epsy Campbell, sa vice-présidente deviendra en même temps la première personne personne afro-costaricaine à occuper le poste.