Cinéma : « Jesús Petit Criminel », portrait complexe d'une adolescence chilienne
Le film chilien reprend un fait divers traumatisant et en fait le portrait juste du fossé qui existe entre la jeunesse et ses aînés. Un beau moment de cinéma.
Mercredi rime avec… sorties. Mais pas n’importe lesquelles, on parle bien de cinéma. Et en cette belle (mais pluvieuse) journée du 28 mars on vous conseille chaudement d’aller voir Jesús Petit Criminel de Fernando Guzzoni. Le film chilien raconte l’histoire de Jesús, interprété par Nicolas Duran, un adolescent vivant à Santiago, qui danse dans un groupe pour oublier que sa mère est décédée et que son père est absent.
Le film aurait pu se borner à raconter la vie de Jesùs, qui drague filles et garçons. Mais il raconte la descente aux enfers du jeune homme et revient sur la façon dont il s’est retrouvé impliqué dans un fait divers sordide. Les évènements du film sont inspirés par le lynchage, suivi du meurtre homophobe, de Daniel Zamudio. Des évènements qui ont inspiré la création d’une loi anti-discrimination dans le pays. Un sujet dur, duquel le réalisateur tire un film fort et juste. La critique semble charmée, notamment par l’exploration de la relation de Jesùs avec son père, toute en justesse.
L’œuvre témoigne aussi d’un certain renouveau du cinéma chilien sur la scène internationale, quelques mois après la sortie d’Une femme fantastique. Primé aux Oscars, le film raconte le deuil et l’amour d’une femme trans dans un portrait transcendant et lumineux.