La baisse des découvertes de séropositivité est une très bonne nouvelle. Oui, mais…
La baisse de 7% entre 2017 et 2018 des découvertes de séropositivité, annoncée par Santé Publique France, montre l'efficacité des outils de prévention. Mais ce résultat est fragile.
Oui, il faut se réjouir de la baisse des découvertes de séropositivité en France car ce n’est pas si souvent que les nouvelles sur le front du VIH/ sida sont aussi bonnes. L’épidémie reste un drame de santé publique majeure dans certains pays avec insuffisamment de personnes (et notamment les personnes LGBT+) qui ont accès au traitement, à la prévention et aux droits humains. Et en France, trop de personnes vivent avec le VIH sans le savoir (et c’est une perte de chance) quand beaucoup d’autres sont victimes de discrimination.
Baisse de 7 % des découvertes de séropositivité
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, interrogée par France Info le 9 octobre, a annoncé qu’entre 2017 et 2018, le nombre total de découvertes de séropositivité a diminué de façon significative, passant de 6583 en 2017 à 6155 en 2018. La baisse est de 7 %, et fait suite à une période de plusieurs années de stagnation. Depuis 2010, le nombre de découvertes de séropositivité se situait d’année en année autour de 6600 personnes.
La baisse des découvertes de séropositivité est une très bonne nouvelle. Tout d’abord parce que cela signifie que des centaines de personnes ne sont sans doute pas devenues séropositives. Si aujourd’hui, l’annonce d’une séropositivité ne porte pas le même poids de désespoir que durant la période la plus sombre de l’épidémie, le VIH n’est pas sans impact majeur sur la vie quotidienne. À commencer par les conséquences de la sérophobie qui impactent la vie amoureuse et sexuelle, et la vie au travail et en société en général.
Contre le VIH, la palette d’outils qui permettent, le plus souvent en combinaison, de réduire le nombre d’infections, est efficace.
Cette baisse est une très bonne nouvelle. Parce que cela signifie que contre le VIH, la palette d’outils, prouvés par la science, et qui permettent, le plus souvent en combinaison, de réduire le nombre d’infections, est efficace. Nous connaissons maintenant la liste de ces outils : le préservatif, le dépistage, la PrEP (traitement pré exposition), le Tasp (traitement comme prévention).
Cette baisse est une très bonne nouvelle car, selon le document de Santé Publique France, un des éléments explicatifs serait la PrEP, le traitement préventif. Mise en place fin 2015, la PrEp, qui combine un suivi médical rigoureux avec la prise d’un traitement chaque jour ou à la demande, permet à des milliers de personnes séronégatives de le rester en étant protégées du VIH.
Cette baisse est une très bonne nouvelle car un autre facteur sans doute impactant est le Tasp. Une personne séropositive qui suit un traitement efficace ne transmet plus le VIH à ses partenaires. Le traitement permet non seulement de rester en vie mais il a aussi une action sur la prévention en général.
Cette baisse est une très bonne nouvelle car elle montre que les actions de dépistage, qui se sont renforcées significativement ces dernières années, sont indispensables. Faire un dépistage régulièrement, c’est prendre soin de sa santé. Une personne dépistée séropositive peut suivre un traitement afin d’éviter la progression de l’infection et elle ne peut plus transmettre.
- Lire aussi : New York, Londres, Nice, Paris : zoom sur les stratégies innovantes de prévention du VIH pour mettre fin à l’épidémie
La baisse des découvertes de séropositivité est une très bonne nouvelle. Oui, mais. Elle reste à confirmer. Santé Publique France précise qu’il faudra confirmer cette baisse avec le recul d’une année supplémentaire et mieux analyser les différents facteurs.
Populations afro-descendantes
Oui, mais tout le monde n’est pas égal face à cette situation. Sur la période 2013-2018, le nombre de découvertes de séropositivité est resté stable chez les femmes hétérosexuelles nées à l’étranger et ce nombre a augmenté pour les Hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) nés à l’étranger. La lutte contre le VIH, qu’elle soit publique ou privée, via les associations, ne fait pas suffisamment d’efforts pour s’adresser aux populations, notamment afro-descendantes, qui sont plus vulnérables. Les associations et les pouvoirs publics doivent les inclure dans toutes les instances de décision.
Oui mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir si l’on veut atteindre l’objectif de zéro contamination à l’horizon 2030. Soit dans dix ans. Nous savons comment faire, les outils sont là et les programmes, comme le test gratuit en labo de ville lancé par la Mairie de Paris (Paris sans sida) ou les Alpes Maritimes montrent leurs effets positifs.
Il faut se réjouir de cette baisse des découvertes de séropositivité, mais tout faire pour accélérer l’effort contre le VIH. Cela passe bien sûr par des moyens. Mais aussi par de la volonté politique.
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arnosa
Donc si je comprends bien vous avez viré tout le monde et il ne reste que les deux de Yagg ?!
MDR. J’aurais aimé etre averti avant de renouveler mon abonnement.
Et donc on fait du Yagg bis: victimisation!!
Le dernier paragraphe est edifiant : chacun est responsable de sa bite non ?! Avant de dire que c’est un manque de volonté politique