L'acharnement transphobe de Donald Trump franchit un nouveau palier

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Le gouvernement de Donald Trump veut autoriser le licenciement d'une personne, au seul motif qu'elle serait trans. Une escalade dans la haine transphobe du président des États-Unis.

Donald Trump
Donald Trump - Evan El-Amin / Shutterstock

Dans le dernier édito avant les congés, nous évoquions la situation dramatique des personnes LGBT+ à l’est de l’Europe.

En août, c’est de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, pourtant nation développée et (encore) démocratique que nous parviennent des nouvelles effrayantes. Selon plusieurs médias étatsuniens, dont BuzzFeed US, le gouvernement de Donald Trump veut autoriser le licenciement d’une personne, au seul motif qu’elle serait trans. Le vendredi 16 août, le ministère de la Justice, dirigé par le très conservateur William Barr,  a demandé à la Cour suprême d’autoriser les employeurs à renvoyer un ou une salariée au motif que cette personne est trans.

 

Une administration dangereuse

En juillet dernier, une femme trans, Aimee Stephens, avait gagné son procès contre son employeur, une entreprise de pompes funèbres qui l’avait renvoyée au moment où elle avait annoncé vouloir accomplir sa transition. Il n’en fallait pas plus pour que Trump, qui s’est régulièrement investi dans une politique d’exclusion et de haine envers les personnes trans, sorte l’arme juridique.

Pour bien mesurer le danger de cette administration, il faut rappeler que William Barr, nommé directement par le président des États-Unis, est partisan d’une politique d’incarcération maximale. Il l’avait même écrit dans un rapport publié en 1993. Il plaide aussi pour la mise en pratique de la « théorie unitaire de l’autorité présidentielle ». En clair, que le président fasse ce qu’il veule et soit le seul maître à bord de l’exécutif.

Ce que demande désormais Trump à la Cour suprême, c’est de revoir les lois qui protègent les personnes trans, notamment l’article VII du « Civil Rights Act » qui empêche toute discrimination « en raison du sexe ». Le ministère de la Justice conteste l’interprétation qu’en font les tribunaux, arguant que cet article de loi n’interdit pas les discriminations fondées sur l’identité de genre, à savoir l’identité ressentie, mais sur le seul sexe biologique.
Cette position est un copié-collé de celle des groupes religieux chrétiens. Ces derniers sont devenus hyper puissants aux États-Unis et Donald Trump est leur champion.

« Les gens ne se rendent pas bien compte à quel point une telle décision pourrait avoir un impact bien au-delà des communautés trans et LGBT+. » 

Une avocate, interviewée par le HuffPost américain, s’inquiète des répercussions d’une telle décision. « Les gens ne se rendent pas bien compte à quel point une telle décision pourrait avoir un impact bien au-delà des communautés trans et LGBT+. Cela concernerait tous ceux qui se distancient des stéréotypes de genre : les femmes qui portent des pantalons au travail, les hommes qui veulent des responsabilités dans la maternité de leur compagne… », a-t-elle déclaré.
En janvier dernier déjà, la Cour suprême avait été dans le sens de Trump, en l’autorisant à interdire le recrutement de personnes trans au sein de l’armée.

Acharnement transphobe

Cet acharnement transphobe s’est concrétisé en avril dernier. Les personnes ayant besoin d’un traitement hormonal ou de chirurgie de réassignation sexuelle ne peuvent plus s’enrôler dans l’armée américaine, pas plus que les personnes ayant déjà subi un traitement médical de changement de sexe. En mai, le ministère américain de la Santé a annoncé l’abrogation prochaine d’une clause protégeant les personnes trans de discriminations dans le système d’assurance-santé. Une clause prévue dans la loi dite Obamacare.
À la tête du ministère de la Santé, on trouve Alex Azar, un chrétien orthodoxe, opposant de longue date à l’avortement. Et aujourd’hui aux droits des personnes trans.