La mort de Judy Garland a-t-elle provoqué les émeutes de Stonewall ?

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Légende urbaine ou pas ? Les avis divergent toujours sur le rôle de la disparition de l'icône gay par excellence.

Judy Garland sur le Walk of Fame à Hollywood - Shutterstock
Judy Garland sur le Walk of Fame à Hollywood - Shutterstock

Si vous viviez à Londres dans les années 50 et que vous étiez un garçon célibataire, vous ne pouviez pas écouter Judy Garland les fenêtres ouvertes. Les voisins vous auraient immédiatement catalogué comme « queer » (un bien vilain mot à l’époque pour désigner les homos).

« Are you a friend of Dorothy ? »

La fascination de plusieurs générations d’hommes gays mais aussi de femmes lesbiennes pour la vie et le parcours – semé d’embûches, de trahison, de dépression et de résistance – de la star américaine demeure à bien des égards encore intacte. Son rôle de Dorothy Gale dans Le Magicien d’Oz a contribué grandement à ce statut d’icône gay. Ne disait-on pas « Are you a friend of Dorothy ? » pour s’assurer que son interlocuteur était gay.

 

Jeunes gays et femmes trans

Après une carrière de plus de 40 ans, la chanteuse et actrice est morte le 22 juin 1969. Quelques jours plus tard, à New York, des jeunes gays et des femmes trans, pour certain.e.s racisé.e.s, lancent ce qui deviendra connu comme les émeutes de Stonewall dont on célèbre cette année les 50 ans.

Il n’en fallait pas plus pour que certains fassent le lien et affirment que la mort de Garland avait été un des éléments déclencheurs de ces nuits de manifestations durant lesquelles les personnes LGBT avaient décidé de ne plus se cacher et de réclamer leurs droits.

Dans son livre de 1997, The Gay Metropolis, le journaliste Charles Kaiser suggére qu’un service funèbre qui avait eu lieu en hommage à Garland le premier soir des émeutes avait poussé des fans gays à s’opposer à la police. Sur le mode de : enough is enough. Selon l’auteur, des personnes pensent que c’est plausible.

Pourtant, un vétéran de Stonewall, Thomas Lanigan-Schmidt, a expliqué à un journal américain qu’il n’achetait pas cette théorie. En effet, les manifestant.e.s impliqué.e.s dans les émeutes écoutaient plutôt du rock !

 

Mais qu’importe ! L’histoire est belle et même si c’est une légende urbaine, elle ne remet pas en cause l’immense pouvoir d’attraction de Judy Garland sur les gays. Une page Wikipedia est d’ailleurs intitulée : Judy as a gay icon. Qui peut en dire autant ?

  • phil86

    Bonjour le marronnier…