Recours trop tardif au dépistage du VIH chez les gays : qu'est-ce qui coince ?
Renaud Mabire, Doctorant en psychologie sociale de la santé présente à Komitid les enjeux de son étude sur le recours tardif au dépistage parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Ces dernières semaines, plusieurs annonces ont montré qu'avec une politique volontariste de prévention, basée sur la science, et sur la diversité des outils, on pouvait faire baisser le nombre de découvertes de séropositivité en France. Dans la capitale, le programme Paris sans sida a permis de faire baisser de 16% le nombre de découvertes de séropositivité en trois ans. Dans la France entière, la baisse annoncée de 7% entre 2017 et 2018 des découvertes de séropositivité montre l'efficacité des outils de prévention et pointe l'importance du dépistage.
Près de 40 ans après, on connaît aujourd'hui beaucoup de choses sur l'épidémie, sur le VIH qui est la cause du sida, sur les discriminations qui alimentent la maladie. Des progrès immenses ont été réalisés dans la prise en charge, en matière de prévention, et les traitements, pour celles et ceux qui y ont accès, permettent de mener une vie quasi « normale ».
Mais on est encore loin de l'objectif fixé : mettre fin à l'épidémie en 2030. En France, les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH, ce qui inclut les hommes gays et bis) continuent de payer un lourd tribut. Chez les personnes trans, 36% n'ont jamais réalisé de test.
Un des freins à la baisse des contaminations est bien identifié : c'est le retard au dépistage. C'est sur ce phénomène que travaille Renaud Mabire, jeune Doctorant en psychologie sociale de la santé. Il parle à Komitid de l'étude qu'il va mener sur le non diagnostic parmi les HSH, qui représentent 34% des cas de cette « épidémie cachée ». Un questionnaire peut dès maintenant être renseigné en ligne par les HSH.
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