« Gentleman Jack », la série historique que les lesbiennes méritent
Anne Lister, l’héroïne de la série « Gentleman Jack », pourrait bien devenir la nouvelle icône lesbienne : charmante, irrésistible, forte en affaires, badass et contestataire. La série est à découvrir d'urgence sur OCS.
Anne a la cœur brisé, la femme dont elle est follement amoureuse, et avec qui elle vivait, a choisi d’épouser un homme pour apaiser sa famille. Très logiquement, elle a crié, a fait ses valises et est partie se réfugier chez son père dans le nord de l’Angleterre, où sa tante saura la consoler. La quadragénaire en a marre d’enchaîner les échecs amoureux, marre de tomber amoureuse, marre de se faire plaquer par des femmes qui n’ont pas le courage de s’engager, elle veut une histoire qui dure. Elle veut se marier. Il ne s’agit pas là du synopsis d’une comédie romantique anglaise, sorte de Bridget Jones lesbien (bien qu’on ait fort envie de regarder ça), mais de Gentleman Jack, une production HBO/BBC, diffusée en France sur OCS, qui raconte l’histoire vraie d’Anne Lister, une propriétaire terrienne... dans les années 1830. Vous avez bien lu : les années 1830 !
Lesbian energy
Anne Lister était une femme atypique, une femme qui ne voulait pas jouer le rôle de l’aristocrate convenable, qui n’avait pas sa place dans la société si hétéronormée. Dans la série, Anne Lister, jouée par la phénoménale Suranne Jones, porte, en toutes circonstances et avec panache, une tenue équestre noire et un chapeau haut-de-forme, loin, très loin des robes fleuries, bouffantes et pastel à la mode à l’époque. Elle marche d’un pas pressé et assuré, avec la confiance d’un homme important. Elle regarde toute personne s’opposant à elle avec défiance et aplomb. Dès qu’elle complimente une femme, celle-ci se met à rougir. Bref, elle a une sacrée lesbian energy.
Mais n’allez pas dire d’Anne Lister qu’elle était lesbienne. Ce serait un anachronisme. L’adjectif avec sa signification moderne n’a fait son apparition qu’à la fin du XIXème siècle. Il semblait si impensable qu’une femme puisse être attirée par une autre femme et que leurs vies puissent avoir de l’importance qu’aucun mot n’existait pour les décrire. Cela n’empêchait pas les gens de trouver des mots pour se moquer d’elles. C’est aux homophobes qu’on doit le surnom d’Anne Lister (et le nom de la série) puisque « jack » voulait dire « gouine ». Mais aucun n’aurait osé appeler Anne Lister « Gentleman Jack » face à elle, tant elle savait s’imposer.
Pour continuer la lecture de cet article :
Vous avez déjà un accès ?