Le Kenya interdit l'examen anal pour les hommes suspectés d'homosexualité
La Cour d'Appel de Mombasa a rendu un verdit historique pour les droits des personnes LGBT+ au Kenya.
« C’est une victoire historique pour le droits LGBT au Kenya », s’est réjouie la Commission nationale pour les droits humains des gays et des lesbiennes (NGLHRC) sur Facebook, ce jeudi 22 mars. « NGLHRC A GAGNÉ son procès en appel contre l’usage d’examens anaux forcés. Ce matin à Mombasa, une formation collégiale de trois juges nous a donné raison quant aux droits, violés, des personnes qui ont signé notre pétition, rendant ces examens illégaux ».
Njeri Gateru, à la tête du département juridique de NGLHRC, a déclaré à BuzzFeed News qu’il était « reconnaissant à la Cour d’Appel d’avoir mis les droits citoyens des Kényan.e.s au premier plan ». Et d’ajouter « Avec ce verdict, les juges affirment que nous méritons tou.te.s d’être traité.e.s avec respect, et disposer de nos droits les plus basiques, comme le garantit la Constitution ».
Le même tribunal avait, en juin 2016, légitimé cette pratique suite à la plainte de deux hommes. Ils avaient subi sans leur consentement ces examens, des mains de la police qui cherchait à prouver leur homosexualité supposée… les relations entre personnes de même sexe étant interdites au Kenya. « L’humiliation et la douleur causées par ces inhabituels examens anaux suivra nos clients pour le restant de leurs vies. Toutefois, voir la Constitution à l’oeuvre nous redonne du courage, en assurant à tou.te.s les kényan.e.s leur droit à la dignité », a continué Njeri Gateru.
Optimisme
Sur les réseaux sociaux, les militant.e.s de la Commission nationale pour les droits humains des gays et des lesbiennes invitent leur communauté à célébrer cette nouvelle. Prochaine étape pour NGLHRC, et les personnes LGBT+ du Kenya ? Que la plus haute instance juridique du pays se prononce sur le caractère anticonstitutionnel des deux sections du Code Pénal criminalisant les relations entre personnes de même sexe, sur lesquelles elle a été alertée par l’organisation le 22 février dernier. La date du verdict, qui pourrait bien avoir un écho sans précédent en Afrique de l’Est, est attendue pour le 26 avril.