Droits LGBT+ en Europe : « La montée des forces populistes est une source d'inquiétude »
L'ILGA-Europe vient de publier son rapport annuel. L'occasion pour Komitid de faire le point avec sa directrice Evelyne Paradis, mais aussi de parler de l'impact des futures élections européennes sur les droits LGBT+ des Européen.e.s.
Des avancées... pour trop de reculs. Comme chaque année depuis 2011, l'ILGA-Europe, branche européenne de l'Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuées (ILGA-Monde) vient de publier son rapport de l'état de l'avancée des droits des personnes LGBT+ en Europe. Le sobrement nommé Annual Review 2019 fait le point sur les évènements marquants pays par pays et inclut même un regard sur les institutions internationales comme l'Union européenne ou le Conseil de l'Europe.
L'occasion pour l'organisation de noter les reculs de la Turquie ou de la Pologne, mais aussi de pointer du doigt les avancées de Malte ou de l'Autriche. Le travail servira à informer les fonctionnaires européen.ne.s, mais aussi diplomates et activistes des différents pays. En ligne de mire pour l'ILGA-Europe, la nécessité de convaincre la future Commission européenne – qui sera formée après les élections européennes de mai 2018 – d'en faire plus sur les questions LGBT+.
La tâche sera ardue, tant il est compliqué à la lecture des sondages nationaux de savoir quelle famille politique européenne remportera les voix des Européen.ne.s. La montée des partis populistes, doublée de la fragmentation de la gauche, pourrait bien venir remettre en cause un engagement – parfois un peu timoré – de l’exécutif européen sur les questions LGBT+. Inquièt.e.s ? Evelyne Paradis, directrice de l'ILGA-Europe, l'est aussi. Mais l'activiste promet de ne pas relâcher la pression. Interview.
Komitid : L'ILGA-Europe vient de publier son rapport annuel sur l'état des droits LGBT+ sur le vieux continent. Quelles tendances avez-vous observées en 2018 ?
Evelyne Paradis : Ce que l'on voit cette année, ce sont les différentes avancées qui continuent de se faire en matière de droits des personnes trans et de reconnaissance des personnes intersexes, malgré un climat politique qui est de moins en moins favorable aux droits LGBT+.
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