Sénégal : la démocratie avance mais pas les droits des personnes LGBT+
Le pays d'Afrique de l'Ouest vient de voter lors du premier tour d'une élection présidentielle. Mais sur place, les personnes LGBT+ n'espèrent aucune amélioration de leurs conditions de vies, rendues bien difficiles par des lois homophobes.
Après des jours d'attente, les Sénégalais et les Sénégalaises ont enfin eu les résultats de élection présidentielle : Macky Sall, qui briguait un deuxième mandat, a été réélu dès le premier tour. Et pendant que l'homme politique célébrait sa victoire, les personnes LGBT+ du pays d'Afrique de l'Ouest s'inquiètent pour leur sécurité. Si la campagne électorale n'a pas été émaillée de propos homophobes , comme cela arrive souvent, et que les observateurs internationaux reconnaissent que l'élection s'est déroulée dans le calme, la situation des LGBT+ n'en reste pas moins précaire, notamment d'un point de vue légal. État des lieux.
La loi, justement, que dit-elle ? Le Sénégal, via l’article 319 de son Code pénal, criminalise les actes qualifiés « de contre nature ». S'il n'est pas fait mention explicite de l'homosexualité, les autorités sénégalaises s'en servent régulièrement pour procéder à des arrestations d'hommes perçus comme gays. « Nous vivons dans une peur profonde où les discours religieux, la culture d’hypocrisie et la dénonciation tous azimuts installent la crainte chez les LGBT qui peuvent à tout moment être victime d’agressions ou d’arrestations arbitraires », confie à Komitid, François Goudiaby, un jeune gay qui s'auto-décrit comme « engagé pour les droits de l'homme ». Rien qu'en 2018, rappelle l'activiste, ce sont deux jeunes qui ont été arrêtés sur la base de dénonciations.
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