« Les Drapeaux de papier », « Alita Battle Angel », « Deux Fils » : notre critique cinéma de la semaine

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L'attachant Vincent Lacoste dans « Deux Fils », le fiévreux Guillaume Gouix dans « Les Drapeaux de papier » ou Alita dans « Battle Angel », une belle affiche pour ce week-end sur grand écran.

Vincent Lacoste et Mathieu Capella, dans « Deux Fils », de Félix Moati
Vincent Lacoste et Mathieu Capella, dans « Deux Fils », de Félix Moati - Nord-Ouest

Les Drapeaux de papier

Réalisation : Nathan Ambrosioni
Drame – France – 2018
Distribution : Noémie Merlant (Charlie), Guillaume Gouix (Vincent), Jérôme Kircher (Jean, le père), Anne Loiret (la psychologue), Alysson Paradis (Emma), Sébastien Houbani (Pierre)

Vincent sort tout juste de prison où il a purgé une longue peine. Il se présente chez sa jeune sœur qu’il n’a plus revu depuis des années…

Note : 4/5

« La valeur n’attend pas le nombre des années ». Cette citation de Corneille sied à merveille à Nathan Ambrosioni, dont c’est la première œuvre portée à l’écran. Le jeune homme a tourné ce drame familial doublé d’une réflexion sur la réinsertion et l’appréhension de la liberté, alors qu’il n’avait que 18 ans. Déjà un exploit en soi, on est d’autant plus étonné.e.s et séduit.e.s par la maîtrise incroyable dont il fait preuve. Son approche sensorielle, au plus près des visages et des sentiments, ajoute encore de la force au jeu de l’excellente Noémie Merlant et du fiévreux Guillaume Gouix. Un beau film d’amour fraternel atypique, et un réalisateur promis à un grand avenir !

Alita : Battle Angel

Réalisation : Robert Rodriguez
Science-Fiction – Etats Unis – 2019
Distribution : Rosa Salazar (Alita), Christoph Waltz (le docteur Ido Dyson), Keean Johnson (Hugo), Jennifer Connelly (Chiren), Idara Victor (Nurse Gerhad), Mahershala Ali (Vector), Ed Skrein (Zapan), Jackie-Earl Haley (Grewishka), Jorge Lendeborg Jr. (Tanji)

En 2536 à Iron City, le docteur Ido Dyson trouve la tête d’une cyborg et lui donne un corps. Celle-ci se réveille sans souvenirs de son passé. Elle va rapidement se révéler très forte et combative…

Note : 3,5/5

Adaptation du manga Gunnm de Yukito Kishiro, cette superprod à 200 millions de dollars va surtout plaire à un public adolescent. L’héroïne badass est elle-même ado (jouée par l’actrice de 33 ans Rosa Salazar…), on n’échappe donc pas à la romance cucul. Reste l’autre pan de cette histoire, sorte de lutte des classes post-apocalyptique, heureusement boostée par des combats musclés et des courses épiques de MotorBall (inspiré du film Rollerball (1975) avec des humains cyborguisés). Le travail numérique est de toute beauté, excepté, c’est ballot, le visage d’Alita, qui fait vraiment trop jeu vidéo. Pourtant d’autres personnages robotisés ont gardé leurs vrais traits, et ça fonctionne bien mieux. Dommage. Sans ce choix, ça aurait été un sans-faute visuel.

 

Deux Fils

Réalisation : Félix Moati
Comédie dramatique – France – 2018
Distribution : Vincent Lacoste (Joachim), Benoît Poelvoorde (Joseph), Mathieu Capella (Ivan), Anaïs Demoustier (Esther)

Joseph et ses deux fils Joachim et Ivan font chacun face à des doutes personnels…

Note : 3/5

Se lancer dans la réalisation quand on est un acteur reconnu peut être un exercice casse-gueule. Félix Moati s’en sort plus que bien et nous dépeint une tendre chronique familiale toute en délicatesse, entre drame et mélancolie. Une touche d’humour par ici, une autre de sentimentalité par là. En explorant les crises existentielles des mâles de cette famille aux âges très différents, il offre à son sympathique trio d’acteurs de belles scènes graves ou décalées. Des émois pré-adolescents aux questionnements des choix de vie. Au final, un premier film sensible et attachant, plein de charme, et particulièrement bien dialogué, même s’il n’est pas exempt de maladresses.

 

Egalement à l’affiche cette semaine

Happy Birthdead 2 You (réalisé par Christopher Landon) : Tree Gelb doit à nouveau faire face à un tueur masqué, coincée dans une boucle temporaire… On reprend les mêmes et on recommence ! Cette suite fidèle conserve le dynamisme et l’humour noir du premier, tout en apportant un soupçon d’émotion. Un slasher scream-esque fun et gentiment déjanté.