Camille Cottin : « Ce qui m’a touchée, c’est l’écho qu’a eu le personnage d’Andréa auprès de la communauté LGBT »
De la très culottée « Connasse » à l'inénarrable Andréa dans « Dix pour cent », Camille Cottin souffle un vent de fraîcheur sur la télé française. Rencontre avec une comédienne aussi drôle qu'attachante.
Elle est depuis mercredi à l’affiche du film de Vincent Mariette Les Fauves aux côtés de Laurent Lafitte, Lily-Rose Depp et Aloïse Sauvage, un teen movie atmosphérique très maîtrisé dans lequel elle apparaît en flic revêche irréelle. Elle fut l’autoproclamée « Connasse » dans des sketchs hilarants pour Canal+ et elle incarne l’iconique Andréa, lesbienne flamboyante et agent de stars de la série Dix pour cent et bientôt l’héroïne de l’adaptation française de la série britannique Fleabag, tragi-comédie féministe. Komitid a rencontré Camille Cottin pour évoquer ces rôles dans lesquels elle insuffle naturellement intelligence, drôlerie et engagement.
Komitid : Nous allons bien sûr revenir sur Dix pour cent mais, après un rôle aussi fort que celui d’Andréa, est-ce que le cinéma est à la hauteur en termes de propositions de personnages ?
Camille Cottin : Il y a eu Larguées d’Eloïse Lang dans lequel je jouais une meuf qui a 35 ans et ne veut pas d’enfant et que sa sœur ne comprenait pas. Le ton était lumineux et léger mais, mine de rien, le propos était fort sur cette injonction faite aux femmes. La femme est toujours ramenée à sa fonction reproductive. J’ai rencontré une fille qui ne veut pas d’enfant et qui m’a dit que cela lui avait fait du bien de voir le film et qu’on aborde ce sujet sans en faire une « fille à problèmes ».
« J’aime bien le côté déguisement, il va falloir que je devienne adulte un jour ! »
Et puis il y a Les Fauves ! Quand j’ai lu le scénario je trouvais ça très lynchien, j’ai pensé à Sailor et Lula et à Isabella Rosselini avec son pied-bot, c’est pour ça que je voulais des stigmates. Je me suis construit un imaginaire autour de cette femme flic un peu panthère, un peu fantomatique avec une démarche un peu féline. Au départ je pensais à un œil de verre mais ça, c’est mon côté excessif ! Vincent Mariette, le réalisateur, a bien voulu travailler sur une idée de cicatrice. J’aime bien le côté déguisement, il va falloir que je devienne adulte un jour (rires) ! Mais c’est un super film, très intriguant.
Comment êtes-vous arrivée dans l’aventure Dix pour cent ?
Pour Dix pour cent, j’ai passé des essais. J’avais très envie de le faire. Je sentais que je pouvais avoir des atomes crochus avec le personnage mais cela a été un long processus. Pour les trois tours des essais, on avait lu les deux premiers épisodes, c’était déjà très bien écrit.
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