Représentation des LGBT+ au cinéma : 39 nominations aux Oscars, trois seulement aux César
Cette semaine ont été dévoilé les listes des films nommés aux Oscars et aux César. Côté français, les œuvres LGBT+ ont-elles été délibérément snobées ?
La comparaison est assez effrayante, 39 nominations pour des films qui incluent des personnages LGBT+ (principaux au secondaires) aux Oscars et seulement trois pour les récompenses du cinéma français, les César. Après le hashtag #Oscarsowhite rendu populaire lors de la saison des récompenses de 2015 aux États-Unis, on se dirige très clairement vers le #Césarsostraight malgré une année riche dans ce domaine.
Une année record
Peu de surprise pour les Oscars, c’était attendu et nous vous en parlions dans nos articles sur les Golden Globes. C’est une année record pour les films dits inclusifs vis-à-vis des personnages LGBT+ avec pas moins de 39 nominations pour des œuvres mettant en avant des personnages queer comme La Favorite (dix nominations), Green Book (cinq), Bohemian Rhapsody (cinq), Can You Ever Forgive Me ? (trois) ou dans une moindre mesure, puisque les personnages sont plus secondaires, A Star is Born (sept nominations dont celle de Lady Gaga comme meilleure actrice) ou Vice (huit). Petite surprise, le film queer suédois Border obtient une nomination dans la catégorie « maquillage » !
Pour les César, après une cérémonie 2018 qui a vu le triomphe du film de Robin Campillo, 120 Battements par minute, avec pas moins de cinq récompenses, les votant.e.s de l’Académie des statuettes du cinéma français ont snobé radicalement les films queer de l’année ! Côté international d’abord, les César ont – heureusement – nommé l’incontournable Girl de Lukas Dhont mais complètement ignoré Call Me By Your Name, lauréat de plus de 50 prix internationaux (dont l’illustre Teddy à Berlin) et nommé quatre fois aux Oscars l’année dernière et qui a permis à James Ivory d’obtenir sa première statuette pour le scénario.
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Côté cinéma français, son « cœur de métier », l’Académie fait encore pire ! Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, l’un des meilleurs films français de l’année pour de nombreu.se.x observateur.trice.s , Prix Louis-Delluc 2018 et, à titre d’exemple, quatrième du top 10 annuel des Inrocks, n’obtient qu’une seule et unique nomination, celle du second rôle masculin pour la performance de Denis Podalydès. Vincent Lacoste, qui partage le haut de l’affiche avec Pierre Deladonchamps, étant nommé dans la catégorie « meilleur acteur » pour sa (magnifique) interprétation dans Amanda de Mikhaël Hers.
Passé à la trappe
Comment expliquer que les César passent complètement à côté du film de Yann Gonzalez, Un Couteau dans le cœur qui, s’il a ses détracteur.trice.s, aurait pu au moins valoir à M83 une nomination pour la meilleure musique et à Nicolas Maury une citation pour le meilleur second rôle masculin ? Les Garçons Sauvages de Bertrand Mandico, Prix Louis-Delluc du meilleur premier film (ex-aequo avec l’un des favoris de cette cérémonie, le très réussi Jusqu’à la garde de Xavier Legrand nommé 10 fois) et numéro 1 du classement annuel des Cahiers du cinéma est, lui aussi, passé à la trappe.
L’oubli sans doute le plus choquant, c’est celui de Félix Maritaud dans la liste des nommés au César du meilleur espoir masculin pour lequel le héros de Sauvage de Camille Vidal-Naquet était donné favori ! Le film obtient tout de même une nomination dans la catégorie des meilleurs premiers films. Maigre consolation.
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maximebiz
Peut être que c’est juste proportionnel….