Sans motif homophobe, l'agresseur d'un couple de lesbiennes condamné à un an de prison ferme
Lorraine et Ombeline ont été agressées dans le métro parisien au mois de septembre. Leur agresseur a été condamné à un an de prison ferme et 18 mois avec sursis vendredi 23 novembre.
Mise à jour le 23 novembre à 17h30 : l’article a été modifié pour ajouter la réaction de l’avocate du couple, Maître Maïa Kantor.
Les faits s’étaient produits le 25 septembre entre les stations de métro Havre-Caumartin et Saint-Lazare, à Paris. Un couple de lesbiennes, Lorraine et Ombeline, étaient victimes d’une agression physique très violente après avoir été traitées de « sales gouines ». L’agresseur, âgé de 19 ans, a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison ferme et 18 mois avec sursis, vendredi 23 novembre.
Le motif homophobe de l’agression a été écarté par la procureure. Malgré la volonté de l’avocate du couple, Maître Maïa Kantor, de requalifier les faits, ce caractère aggravant n’a pas été retenu par le tribunal.
« C’est une déception, quand des insultes homophobes précédent de quelques secondes des violences aussi graves… On avait des éléments attestés, des insultes proférés, et ça n’a pas été retenu par les juges… », déplore Maître Kantor auprès de Komitid. C’est à ses yeux « un manque de courage dans le contexte ambiant qui est extrêmement hostile, tant pour les lesbiennes que pour les gays ». Pour autant, l’avocate souligne une peine « sévère et justifiée » : « Là dessus, mes clientes sont satisfaites », assure-t-elle.
« On va pouvoir se reconstruire »
L’accusé, un certain Arthur, a assuré ne se souvenir de rien et s’est défendu de toute lesbophobie : « Je n’aurais jamais utilisé ce mot honteux de gouine, je suis moi-même bisexuel », aurait-il déclaré, selon France Bleu Paris. Son avocat a fait valoir ses problèmes d’addiction à l’alcool et au cannabis.
En dépit des arguments avancés, l’accusé n’a manifestement pas convaincu le tribunal qui l’a condamné à de la prison ferme. « Maintenant, on va pouvoir passer à autre chose et se reconstruire », a souligné Lorraine, l’une des deux victimes.
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phil86
Il est incompréhensible que le caractère lesbophobe de cette agression n’ait pas été retenu alors qu’il est avéré ! La justice n’est pas au niveau que l’on est en droit d’attendre d’elle !