En Chine, une écrivaine condamnée à dix ans de prison pour avoir écrit un roman pornographique gay
L'autrice, qui écrit sous le pseudonyme de Tianyi, a fait appel de sa condamnation prononcée le 31 octobre.
Dix ans et six mois de prison : telle est la peine à laquelle a été condamnée l’autrice chinoise Tianyi, qui écrit sous pseudonyme, par un tribunal de Wuhu, une ville de la province de l’Anhui. Son crime ? Avoir décrit dans un registre pornographique les jeux sexuels entre un jeune professeur et son étudiant adolescent dans son roman intitulé Gongzhan, rapporte l’AFP.
Plus particulièrement, il est reproché à l’écrivaine d’avoir diffusé plus de 7 000 exemplaires de son livre. Le communiqué du jugement relayé par le média anglophone South China Morning Post explique que vendre plus de 5 000 exemplaires d’un livre pornographique et gagner plus de 10 000 yuans (1 300 euros) est considéré comme une « circonstance particulièrement grave », passible de la peine « d’emprisonnement d’au moins dix ans ou à vie ». L’autrice a dépassé les 5 000 exemplaires et a récolté 150 000 yuans, soit près de 19 000 euros de profits.
« Même un an de prison aurait été exagéré, alors dix ans… »
L’écrivaine a fait appel de sa condamnation, selon The Global Times. Elle reçoit, depuis que le jugement est tombé, de nombreux soutiens notamment via le réseau social chinois Weibo, indique The Guardian. Si la plupart des gens reconnaissent qu’elle a violé la loi, la peine prononcée est jugée très sévère. Li Yinhe, une célèbre sexologue, a pris la défense de Tianyi : « L’autrice mérite toute notre sympathie. Elle a effectivement violé la loi, mais même un an de prison aurait été exagéré, alors dix ans… »
Ce genre de nouvelles homo-érotiques s’appelle le Boy’s love et sa cible principale est un public de femmes hétérosexuelles. Cela vient tout droit du Japon, explique Le Monde, où depuis les années 1990, les mangas qui racontent des romances entre hommes sont très populaires auprès des jeunes filles.
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