L'activiste queer et handi Andrew Gurza au cœur d'un documentaire sur le sexe et le handicap
Engagé contre les LGBTphobies aussi bien que contre le validisme, Andrew Gurza passe à la vitesse supérieure en témoignant dans un film documentaire.
Andrew Gurza (que vous avez découvert sur Komitid en juillet dernier) est sur tous les fronts. Après avoir annoncé son intention d’étudier puis de produire une première gamme de sextoys par et pour les personnes en situation de handicap, le militant canadien qui publie ses textes et vidéos sous le pseudonyme de « Queer Cripple » — soit « l’estropié queer » — apparaît également dans un documentaire sur la sexualité des personnes handies. Une évidence pour Andrew Gurza, qui n’a de cesse de dénoncer le peu de représentations collectives du handicap, tantôt désexualisantes, tantôt teintées d’un exotisme misérabiliste, et de rappeler l’existence d’une intersection entre les oppressions vécues par les personnes LGBT+ et handicapé.e.s.
« Un homme queer, en situation de handicap, qui baise avec fierté, sans vergogne, et qui aime ça »
Dans le documentaire Picture This, de la réalisatrice sino-canadienne Jari Osbourne, l’activiste témoigne de ses expériences intimes aux côtés d’autres personnes en situation de handicap. Il prend également plaisir à se mettre en scène, nu, sous l’objectif d’une photographe, comme il se plaît déjà à le faire derrière son clavier, sur les réseaux sociaux. Interrogé par l’Office national du film du Canada, qui distribue le film, Andrew Gurza a expliqué pourquoi il est indispensable de le mettre devant le plus de paires d’yeux possible : « Si vous vous êtes déjà demandé “Comment les personnes handicapées font-elles l’amour ?”, vous devez regarder ce documentaire. Non seulement vous y trouverez la réponse, mais en plus vous serez invité.e.s dans mon monde d’homme queer, en situation de handicap, qui baise avec fierté, sans vergogne, et qui aime ça ! »
Le militant assure que Picture This propose un regard neuf, car nuancé, sur l’expérience du handicap vue par le grand public, majoritairement valide. « Ici, le sujet du handicap n’est pas juste un détail de l’histoire ou un cliché galvaudé, il s’agit plutôt de l’ancre qui tient ce film, là ou tout l’humour, le cœur se trouvent ».
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