Qui sont les cinq parlementaires Les Républicains qui ont signé une tribune pro-PMA ?
Répondant à l'appel de Maxime Minot, député de l'Oise, cinq parlementaires de droite ont appelé à l'ouverture de la PMA pour toutes. Présentations.
Ils et elles sont cinq. Tous et toutes primo-députées et tous et toutes membres du parti Les Républicains. Ce lundi 22 octobre, cinq parlementaires de droite ont signé une tribune dans Le Monde, pour appeler à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. « Nous ne pouvons manquer ce rendez-vous », écrivent Maxime Minot (Oise), Frédérique Meunier (Corrèze), Nadia Ramassamy (La Réunion), Laurence Trastour-Isnart (Alpes-Maritimes) et Pierre Vatin (Oise).
« Députés de droite, assumant les valeurs de notre famille politique, nous refusons d’être enfermés dans une posture hostile au progrès », ajoutent les élu.e.s. Un positionnement à contre-courant de leur parti, LR, et de son président, Laurent Wauquiez, qui s’est illustré par son hostilité à la PMA pour toutes. Si la position n’a rien de surprenant pour le proche de la Manif pour tous et de Sens Commun, celle de ces cinq député.e.s (sur 104) l’est un peu plus. Ils n’avaient été que deux à briser les rangs en 2012, lors du vote sur la loi du mariage pour tous et toutes. Mais qui sont donc ces parlementaires qui veulent montrer que « la droite [peut] exprimer sa capacité à être en phase avec la société » ?
« Droit à la maternité »
Jeune. C’est le premier adjectif qui vient en tête pour qualifier Maxime Minot. Le député de 31 ans de la septième circonscription de l’Oise, originaire d’Etouy, a été élu pour la première fois en 2017 dans une terre qui avait pourtant voté Macron à la présidentielle. Son engagement en faveur de la PMA n’est pas surprenant, au vu de sa position de co-président du groupe parlementaire d’études Discriminations et LGBTQI-phobies dans le monde.
« J’ai écrit cette tribune après les déclarations dans les médias de différentes personnalités politiques (dont des membres des Républicains) qui s’exprimaient contre la PMA », explique-t-il à Komitid. « Ce qui m’a surpris, au delà des idées que je ne partage pas ce sont les réactions des journalistes et des commentateurs : “c’est normal, les Républicains sont des conservateurs, ils ne bougeront pas les lignes sur ces questions….” ». Et je vous avoue que j’ai été pour le moins troublé… Pourquoi ne pourrait on pas être de droite et être progressiste sur des questions de société ? »
Du groupe des cinq, Laurence Trastour-Isnart est la seule autre députée à faire également partie du groupe parlementaire sur les LGBTphobies créé par Bastien Lachaud, député de la France Insoumise, en début d’année 2018. Mais en dehors de son engagement sur la PMA, elle semble se retrouver dans de nombreux combats conservateurs. La députée des Alpes Maritimes a notamment écrit une proposition de loi voulant rendre obligatoire « le lever de drapeau » et l’hymne national dans les écoles.
Dans les co-signataires, on trouve également la députée de la deuxième circonscription de Corrèze, Frédérique Meunier. L’avocate de profession s’illustre fréquemment sur les questions liées au handicap et à l’école. Allant contre les arguments de la Manif pour tous, qui dénoncent l’existence « d’un droit à l’enfant », elle considère à l’inverse que « toute femme peut avoir le droit à la maternité ».
« Pour moi qui suis maman, je trouve important de donner cette possibilité aux femmes, c’est l’évolution de notre société », expliquait-elle à France Bleu. Également signataire, le député de la cinquième circonscription de l’Oise Pierre Vatin se montre plus discret sur le sujet. Impliqué sur les questions de santé, il avait notamment proposé la création d’un registre des maladies rares ou orphelines. L’élu de 51 ans s’était aussi illustré pendant le débat de la loi asile-immigration, en proposant de supprimer la possibilité pour les réfugié.e.s de faire venir des membres de leurs familles en France.
La dernière signataire est certainement celle qui a fait le plus de vagues sur les sujets LGBT+ récemment. En septembre dernier, Nadia Ramassamy, députée de la Réunion, interpellait la Garde des Sceaux sur la gestation pour autrui (GPA). L’élue proposait ainsi d’inscrire dans la loi la reconnaissance des enfants nés de GPA à l’étranger. « Ma priorité c’est l’enfant qui est là, je mettrai tout en œuvre pour que la loi change et pour offrir un cadre juridique à ces enfants », expliquait-elle à nos confrères et consœurs de Têtu. Plutôt active sur Twitter, la députée LR défend régulièrement ses positions sur la PMA et la GPA contre des trolls. Elle s’intéresse également fréquemment aux questions liées au logement et à celle de l’Outre-Mer. Elle s’est récemment exprimée pour dénoncer l’homophobie et demander « un durcissement pénal des peines ».
Néo-député.e.s et mariage pour tous et toutes
« Un sujet sociétal de cette importance ne doit pas rentrer dans un débat politique », juge Frédérique Meunier. « Je ne souhaite en aucun cas revivre la Manif pour tous… les propos proférés étaient tous simplement odieux et je me refuse d’entendre de telles sottises : on peut être en désaccord mais rester respectueux et humaniste », explique Maxime Minot. Ce n’est certainement pas un hasard, d’ailleurs, que toutes et tous aient été élu.e.s pour la première fois à l’Assemblée nationale en 2017. La question d’avoir voté pour ou contre le mariage pour tous ne se pose donc pas.
Reste à savoir dans quelle mesure cette tribune aura un impact sur les autres membres du groupe LR. Officiellement, la position de Laurent Wauquiez n’a pas changé : c’est toujours non pour la PMA. Mais Maxime Minot est convaincu que d’autres député.e.s se joindront aux cinq signataires lors du vote. Reste à voir si ce débat sur la PMA n’achèvera pas de diviser Les Républicains, dont plusieurs membres dit constructifs ont quitté le navire pour soutenir Emmanuel Macron il y a un peu plus d’un an. « Nous avons aussi notre libre arbitre aux Républicains etotre pluralité fait la force de notre groupe politique à l’assemblée nationale », juge le député de l’Oise.
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