Prénom d'usage à l'Université de Caen : des associations déplorent une procédure bien plus contraignante qu'annoncée
Fin avril, l'Université de Caen rejoignait les quelques universités françaises autorisant ses étudiant.e.s trans à utiliser leur prénom d’usage dès la rentrée 2018. D'après un communiqué signé par plusieurs associations, la situation serait bien plus compliquée.
C’était une bonne nouvelle pour les étudiants et étudiantes de l’Université de Caen : la possibilité d’utiliser leur prénom d’usage dès la rentrée 2018 et ce, sur simple demande. L’annonce avait été relayée par beaucoup de médias, dont Komitid, au mois d’avril.
La mise en application de cette avancée serait en fait bien plus compliquée qu’annoncée initialement, si l’on en croit le communiqué signé par plusieurs associations locales : Les ateliers du genre, Jeunes Communistes du Calvados, Centre LGBTI de Normandie et SL Caen.
« M. Pierre Denise (le Président de l’Université, ndlr) s’était engagé à donner aux étudiant.e.s transgenres la possibilité de s’inscrire sous leur prénom d’usage librement, sur simple demande et sans contrainte, ainsi leur prénom d’usage apparaîtrait sur tous les papiers non officiels », rappelle le communiqué. « Aujourd’hui, nous constatons que l’université permet certes aux étudiant.e.s de s’inscrire sous leur prénom d’usage, mais contrairement à l’engagement de M. Pierre Denise, elle exige une lettre de motivation, des pièces justificatives et si possible une preuve des démarches légales déjà engagées par la personne », est-il déploré.
Renoncements
Selon les associations, cette situation complique les demandes d’utilisation du prénom d’usage, à tel point que certain.e.s y renonceraient, quand d’autres verraient leur demande refusée. « La procédure actuelle est une source d’angoisse pour ces étudiant.e.s qui font face quotidiennement aux discriminations. Certain.e.s d’entre elleux ont même renoncé à y recourir, face à ces difficultés », avance le communiqué. Sollicitée par Komitid, la direction de la communication de l’Université de Caen a indiqué revenir prochainement vers nous pour réagir à ce communiqué.