Jair Bolsonaro, l'homophobe d'extrême droite favori de la présidentielle brésilienne

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Alors que le pays vote ce dimanche 7 octobre pour le premier tour de l'élection présidentielle, nous sommes au regret de vous présenter le candidat le mieux placé dans les sondages, connu pour être ouvertement homophobe, raciste, misogyne et pro-armes.

Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle brésilienne, favori des sondages - Plopes / Shutterstock
Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle brésilienne, favori des sondages - Plopes / Shutterstock

Déjà trente années de vie politique au compteur dont sept mandats de député pour celui qui s’affirme être le candidat de l’anti-système. Jair Bolsonaro, crédité de plus de 30 % des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle au Brésil qui se déroule ce dimanche 7 octobre, pourrait bien accéder au pouvoir.

Son discours pro-armes, anti-corruption et emprunt d’une nostalgie de la dictature a manifestement séduit une grande partie de la société brésilienne, autant rongée par la violence que lassée de ses figures politiques dont les mains sont sans cesse salies par l’argent et les magouilles. Lui, du haut de ses 63 ans, l’assure : il a les mains propres. Pourtant, Jair Bolsonaro a bien souvent été associé à des familles politiques impliquées dans l’immense scandale de corruption Lava Jato, nous rappelle Ouest France.

Si Komitid vous parlait déjà fin août de ce personnage brandissant le Guide du zizi sexuel à la télévision nationale, le favori a conforté – malgré lui – sa percée significative auprès de l’opinion publique il y a quelques semaines lorsqu’il s’est fait poignarder en plein bain de foule dans le cadre de sa campagne.

Homophobie et misogynie décomplexée

Fournisseur de fake news doté d’un argumentaire pro-armes et pro-peine de mort à faire pâlir Donald Trump, Jair Bolsonaro est aussi réputé pour être un misogyne hors catégorie ainsi qu’un homophobe inqualifiable. À une consœur députée, il a lancé en 2003 et 2014, nous dit Le Monde : « Je ne vous violerai pas car vous ne le méritez pas. Vous êtes très laide ».

Outre sa sortie magistralement homophobe sertie d’une idéologie complotiste à la télé au mois d’août, le candidat d’extrême droite a enchaîné les déclarations LGBTphobes. Déjà en 2011 dans une interview à Playboy, ce père de famille avait dit combien il préférerait que son fils trépasse plutôt que de le voir aimer les hommes : « Je serais incapable d’aimer un fils homosexuel. Je préférerais qu’il meure dans un accident de voiture », avait-il assuré.

« Beaucoup plus de personnes meurent que les homosexuels »

Au cours d’une interview cauchemardesque accordée au journal El País en 2014 – alors qu’il ambitionnait de prendre la présidence de la Commission des droits humains – il lui a été demandé s’il admettait que les homosexuel.le.s pouvaient souffrir, en plus de la violence endémique du pays, de préjugés et d’agressions en raison de leur orientation sexuelle. « Les homosexuels veulent être des victimes. (…) Nombreux sont ceux qui sont tués par leurs propres collègues, dans des lieux de prostitution ou par surdose », a-t-il rétorqué. Et de préciser : « Les crimes homophobes doivent être traités de la même manière que toute autre mort. Combien d’hétérosexuels meurent chaque jour ? Beaucoup plus de personnes meurent que les homosexuels ».


Contagion et pédophilie : le grand bingo de l’homophobie

Éduquer aux différences dès l’école pour lutter contre les violences LGBTphobes ? Très peu pour Jair Bolsonaro, au risque de « transformer des enfants de six ans en homosexuels. Au point que cela facilite la pédophilie au Brésil ». Car oui, comme vous pouviez vous en douter, il estime naturellement que l’on devient homosexuel.le : « La grande majorité vient du comportement, de l’amitié, de la drogue. Seule une minorité est née avec un défaut de fabrication. »

Autant de déclarations qui n’empêchent pas une partie de la société brésilienne, profondément divisée, de suivre le candidat et de le placer en tête de tous les sondages. Assez pour lui permettre d’accéder au pouvoir ? Réponse d’ici trois semaines.

  • expat

    L’extrême droite monte de partout que cela soit en Europe ou ailleurs. Je vis en Suède, ici l’extrême droite a fait un score de dingue aux élections législatives en septembre. A ce jour aucune coalition a été formée, nous n’avons toujours pas de gouvernement. Il est clair, que l’extrême droite représente un danger pour les droits des femmes, pour les droits des LGBT, et pour les droits de toutes les minorités. Ce qui est inquiétant c’est que depuis l’élection de Trump, il y a un effet domino. Si, ce grand malade devient président du Brésil, il est clair que ce sera un désastre pour toutes les minorités du pays….