L'administration Trump somme les conjoint.e.s de diplomates LGBT+ de quitter les États-Unis ou de se marier
La décision a été très critiquée par une partie de la classe politique américaine. Mais Donald Trump n'est pas connu pour être LGBT-friendly.
Discriminant ? Certainement. Depuis lundi 1er octobre, les États-Unis refusent d’accorder un visa d’entrée aux partenaires gay, bi ou lesbiens de diplomates étrangèr.e.s ou d’employé.e.s des Nations Unies. Une seule solution pour ces couples de même sexe : être mariés, ce qui pose évidemment problème pour des ressortissant.e.s qui viendraient de pays qui ne reconnaissent pas le mariage pour tou.te.s. Quant aux couples déjà présents sur le sol américain, ils auront jusqu’à la fin de l’année pour se marier. S’ils ou elles n’obtempèrent pas, ils et elles seront renvoyé.e.s dans leur pays d’origine.
D’après la mission des États-Unis à l’ONU il s’agit simplement d’appliquer aux couples de même sexe les règles appliquées aux couples hétérosexuels explique Foreign Policy. Les États-Unis ont en effet ouvert le mariage à tous et toutes en 2015, donc la règle de 2009, instaurée à l’époque par Hillary Clinton et qui donnait un visa aux conjoints et conjointes de diplomates LGBT+, ne serait dans ce cas plus nécessaire. On cherche encore la logique.
Dix couples déjà concernés
Sur son site, l’ONG Human Rights Watch s’indigne de ce qu’elle qualifie de règle « insidieuse ». « Le gouvernement américain devrait reconnaitre, comme il l’a fait pendant quasiment neuf ans, que demander une preuve de mariage [à des couples de même sexe] est une politique mauvaise et cruelle », explique l’organisation. « [Ces règles] reproduisent les discriminations affreuses que subissent les personnes LGBT+ dans leurs pays. »
Il est vrai, comme le souligne l’ancienne ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power, que « seuls 12 % des États membres autorisent le mariage des couples de même sexe ». D’après Foreign Policy, près de 10 couples travaillant à l’ONU seraient d’ores et déjà concernés. Pire, si ceux-ci ont bel et bien la possibilité de se marier aux États-Unis, cette décision pourrait les rendre vulnérables à des poursuites dans leur pays d’origine.
Si la décision de l’administration est très critiquée par une partie de la classe politique américaine et par certains médias, il est difficile d’imaginer que Donald Trump puisse revenir dessus. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président américain ne s’est pas illustré par son humanisme ou en tant qu’allié des personnes LGBT+ depuis son arrivée au pouvoir.
- Aux États-Unis, les droits des personnes trans en prison gravement menacés par l'administration Trump
- Aux États-Unis, les personnes LGBT+ moins acceptées qu'en 2016 d'après le GLAAD
- Aux États-Unis, les personnes trans sont à nouveau menacées par l'administration Trump
- Aux États-Unis, Sephora essaie de se positionner comme allié des personnes trans et non-binaires
- Centres de rétention « premier âge » au Texas : la journaliste Rachel Maddow craque à l'antenne