Paris : après la démission de Bruno Julliard, quel futur pour le centre d'archives LGBT+ ?
Le Collectif archives LGBTQI+ ne sait pas encore qui reprendra le dossier, entre Christophe Girard et Emmanuel Grégoire.
Un pas en avant, deux pas en arrière. Lundi 17 septembre, Bruno Julliard, le désormais ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo, annonçait sa démission pour cause de « désaccords profonds » avec la maire de Paris. Coup de semonce pour l’Hôtel de ville ? Peut-être. Mais le départ de l’homme politique pose aussi des questions plus concrètes aux militant.e.s LGBT+ de la capitale : qu’adviendra-t-il du projet de centre d’archives LGBT+, dont il était en charge à la mairie ?
Le dossier semblait pourtant enfin avoir pris son envol en juillet dernier, après des années d’atermoiements. Rembobinons : en 2017, Bruno Julliard est choisi comme interlocuteur principal du Collectif d’archives LGBTQI et annonce qu’un centre verra le jour en 2020. Le 12 juillet 2018, lors d’une grande réunion organisée sur le sujet, l’élu annonce que le collectif est désigné comme porteur du nouveau centre, qui sera subventionné, re-garantit l’ouverture d’un lieu pérenne pour 2020 et promet la signature d’une convention avec le collectif pour la rentrée. Deux mois plus tard, il démissionne.
Alors, qui pour succéder à Julliard ? « Nous ne sommes pas entièrement au clair », explique Patrick Comoy, militant du Collectif archives LGBTQI+, à Komitid. Deux élus ont été nommés par Anne Hidalgo pour remplacer l’ancien chef de l’Unef. Emmanuel Grégoire, en charge du budget, prend le rôle de premier adjoint tandis que Christophe Girard, élu du IVe ouvertement gay, devient adjoint en charge de la culture. « Nous avons demandé des rendez-vous avec les deux hommes pour savoir qui prends le relais », précise Patrick Comoy.
Interlocuteur administratif
Du côté de l’Hôtel de ville, les choses ne sont pas tranchées pour l’instant. Contacté par Komitid, le service de presse de la Mairie de Paris explique que le cabinet de Christophe Girard « n’est pas encore totalement constitué ». Il faudra donc attendre encore un peu pour savoir qui reprend le flambeau. Une situation qui n’arrange pas forcément le Collectif des archives : « On attends toujours la subvention qui a été votée [par le Conseil de Paris, ndlr] ainsi que le choix d’un lieu temporaire pour accueillir nos travaux », explique Patrick Comoy.
Pour autant, le militant ne se montre pas inquiet, estimant que « des bases solides » ont été posées en juillet dernier. « On ne repart pas à zéro », souligne Comoy. « Le vrai sujet, c’est que l’on attend toujours le choix d’un interlocuteur administratif. On imagine que ça sera la Direction des affaires culturelles de la ville… mais le sujet est prioritaire pour nous. »
Les politiques changent, mais les fonctionnaires restent. Le choix d’un interlocuteur administratif permettrait de s’assurer qu’en cas de valse des politiques, le projet d’archives LGBT+ puisse quand même suivre son court. En attendant, le Collectif continue ses réunions, la prochaine aura lieu le 29 septembre.
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phil86
Dans 18 mois Paris pourrait bien basculer à droite et là bye bye le centre d’archives LGBT !