Avec un discours émouvant, Anne Hathaway prouve qu'elle est une sacrée alliée des luttes LGBT+
Lors de sa remise de prix par la HRC, l'actrice américaine a ému le public avec un discours sensible... et très politique.
Après un retour en images sur le parcours d’Anne Hathaway, la Human Rights Campaign Foundation lui a décerné, lors de son dîner national annuel, ce samedi 15 septembre à Washington, le prix de l’alliée pour l’égalité. Sœur d’un homme ouvertement gay, Michael Hathaway, dans une famille pour laquelle « ce n’est pas un problème », l’actrice américaine donne de la voix depuis plusieurs années pour les personnes LGBT+, les droits des femmes et les luttes anti-racistes.
Lorsqu’elle s’est vue remettre une distinction ce week-end pour son rôle d’alliée, Anne Hathaway a livré un discours à la hauteur de l’événement, entre séquences émotion et punchlines politiques. Après une entrée en matière inclusive à trois options loin du « mesdames et messieurs » habituels – « Ladies, gentlemen, gentlethem » – qui a beaucoup fait réagir l’auditoire, elle a raconté l’histoire d’une petite fille trans de 10 ans, qui lui a écrit une lettre. Cette petite qui a choisi le prénom d’Ella, en l’honneur du film Ella au pays enchanté où Anne Hathaway joue le premier rôle, la remercie du « courage » dont elle fait preuve pour soutenir les luttes LGBT+. La réponse de la notre éternelle princesse de Génovie ? « Je n’ai pas besoin de courage pour t’aimer ».
« Des mythes qui sont détruits de la même manière qu’ils sont écrits : par la communauté, une communauté qui croit »
Après une blague haute en couleurs sur la maîtrise de l’alphabet du lobby et une autre sur le shade, elle a est entrée dans le vif du sujet : « La question n’est pas de savoir si nous sommes égaux et égales mais si nous avons les mêmes opportunités ». Bien consciente de son privilège, elle a plusieurs fois évoqué les facilités que lui permet sa condition de femme blanche cisgenre célèbre – toujours moins nombreuses que celle d’un homme blanc cisgenre dans la même position. Elle a également remercié les personnes LGBT+ pour tout ce qu’elles lui ont appris, notamment à détricoter les constructions sociales oppressives, qu’elle appelle des mythes.
« Le mythe de l’homosexualité qui tournerait autour de l’hétérosexualité, des transidentités qui tourneraient autour de l’identité cisgenre, des identités racisées qui tourneraient autour de la blancheur », précise-t-elle. « Des mythes qui sont détruits de la même manière qu’ils sont écrits : par la communauté, une communauté qui croit ».
Insistant sur la notion communautaire des luttes LGBT+, Anne Hathaway s’est aussi laissée aller à une envolée lyrique : « C’est une communauté d’alchimistes. Elle a transformé ce monde de moralité noire et blanche en un arc-en-ciel prismatique et chatoyant de liberté ». Elle a ensuite remercié les personnes queer, ainsi que la petite Ella, en disant que c’était un « honneur » d’être leur alliée. « Maintenant, détruisons ce monde pour en construire un meilleur ! », a-t-elle lancé, pour conclure sa prise de parole.
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