Entre soif de liberté et peur d'être visible, la vie cachée des personnes queers en Arménie
L’Arménie est l'un des trois pays les plus homophobes d'Europe ; pour vivre heureux, ou plutôt survivre, la communauté homosexuelle n’a donc pas d’autre choix que de rester discrète. Malgré ce contexte difficile, l'association PINK Armenia lutte pour une société plus inclusive.
« Tu pourrais ne pas prendre en photo les personnes ici, s'il-te-plaît ? Ça pourrait être dangereux. » L'inquiétude de Robert, membre de l'équipe permanente de l'association PINK Armenia, est palpable. Et pour cause : une enquête publiée en 2016 par l'association révèle que 90 % de la population arménienne estime que l'homosexualité devrait être pénalisée. La grande majorité des Arménien.ne.s semble regretter la fin de sa criminalisation, actée en 2003.
De leur côté, personnes LGBT+ ne se sentent pas en sécurité. Nvard, qui travaille dans l'association depuis 2011, explique ainsi que faire son coming out n'est pas une démarche aisée en Arménie. Elle évoque les violences domestiques que subissent de nombreuses personnes LGBT+ de la part de leur famille, incapable d’accepter leur orientation sexuelle. Une dizaine de personnes LGBT+ avaient d'ailleurs été violemment agressées dans un village du nord du pays il y quelques semaines, une information qui avait le tour du monde.
Selon une enquête de 2016, sur 200 personnes LGBT+ interrogé.e.s, 198 ont été témoins ou ont subi des agressions homophobes. Face à de tels actes, les victimes ne peuvent pas se tourner vers la justice puisqu’aucune loi n’existe pour les protéger, au moins au niveau professionnel. « Un homosexuel n'a pas de recours contre la discrimination à l'embauche ou un licenciement abusif, donc beaucoup sont obligés de travailler illégalement pour trouver un emploi, ce qui renforce d'autant plus leur précarité », déplore Nvard.
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