Présumé homosexuel, un hétéro se fait tabasser à Lyon
Le motif homophobe de cette agression est indéniable. Le Lyonnais passé à tabac va porter plainte contre ses agresseurs.
Dans la nuit de jeudi au vendredi 24 août, un homme a été agressé physiquement à Lyon, en sortant d’une boîte gay. D’après Lyon Capitale, qui a pu interviewer la victime, l’homme serait toujours « sous le choc », et préfèrerait taire le nom de l’établissement en question. Aux alentours de trois heures du matin, ne trouvant pas un ami qu’il doit retrouver en sortant de la boîte, il a décidé de rentrer à pied chez sa petite amie. Mais le fait que cet homme hétérosexuel sorte d’un lieu de fête gay a suffi à une bande de « jeunes » – « au moins trois » assure la victime qui ne se souvient pas de tout – pour en faire une cible dans un espace public plongé dans l’obscurité.
« Ils m’ont frappé parce qu’ils pensaient que j’étais homosexuel »
De là, les insultes ont commencé. « Il sort de chez les pédés, lui c’est un pédé », auraient lancé les agresseurs avant de le passer à tabac. « J’ai reçu des coups. Au début j’ai essayé de me défendre mais je me suis vite retrouvé à terre et ils ont continué de me frapper. Je tenais mon sac à dos très fort contre moi, parce que j’avais peur qu’ils me le volent. Mais ils n’ont rien pris, ils n’ont même pas essayé », raconte-t-il au journal lyonnais. « Ils m’ont frappé parce qu’ils pensaient que j’étais homosexuel, c’est tout ».
Rapidement, le jeune quadra en sang a été pris en charge par la police, qu’il a appelée. Bilan ? Trois jours d’incapacité totale de travail pour la victime qui a annoncé son intention de porter plainte ce lundi. Traumatisé et endolori, il a précisé qu’il était particulièrement choqué de « voir des gens passer à côté et ne pas intervenir ».
Agressions LGBTphobes et montée de l’extrême-droite à Lyon
Ce n’est pas la première fois qu’une agression homophobe a été médiatisée en 2018 à Lyon. Et si Lyon Capitale cite, en conclusion, le rapport annuel de SOS Homophobie dénonçant, en 2017, une augmentation de 15 % des agressions LGBTphobes en comparaison avec 2016… il est aussi nécessaire de préciser que la sonnette d’alarme a déjà été tirée à maintes reprises sur la montée, ou plutôt l’installation, de l’extrême-droite dans la cité des gones. La même extrême-droite qui posait un « problème de sécurité » pour la marche des fiertés de la ville, à qui l’on a interdit le Vieux Lyon plusieurs années de suite (de 2015 à 2017), puisque c’est là que le Bastion Social (digne héritier de feu le GUD) a posé ses valises.
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