Au Championnat du monde de tango, les couples de même sexe font tourner les têtes
Depuis 2013, la compétition est ouverte aux couples de même sexe. L'occasion pour certaines danseuses de tango de lutter contre les stéréotypes.
Leur présence est en soi un véritable symbole. Florencia Da Luisio et Cinthya Tomino, toutes deux originaires de Colón en Argentine, sont deux danseuses professionnelles de tango présentes au Championnat du monde de tango qui se tient du 9 au 22 août à Buenos Aires. Elles y dansent… ensemble. Une rareté dans les compétitions de tango, la danse de couple hétérosexuelle par excellence, où l’homme mène et la femme suit. Ce n’est que depuis 2013 que les couples de même sexe sont autorisés par les juges.
Les deux danseuses ne sont pas en couple, mais dansent ensemble depuis longtemps : « Danser c’est jouer un rôle. Peu importe la danse, sa sexualité… C’est une tout autre chose. C’est plus que ça » affirme Cinthya Tomino. « Quand on dit “lutte contre le machisme”, on pense contre l’homme », déplore Florencia Da Luisio. « En fait, il s’agit simplement de refuser que telle chose soit refusée à l’homme et telle chose à la femme. Nous, on fait ce qu’on a envie de faire. » Et cette année, les deux femmes ne sont pas les seules, une poignée d’autres couples d’hommes et de femmes sont dans la compétition.
Vers un tango queer
Depuis le début des années 2000, des danseurs et danseuses remettent en question le schéma classique du tango à travers le tango queer, une danse de couple libérée des codes hétéronormatifs, où la personne qui mène n’est pas nécessairement un homme et la personne menée n’est pas nécessairement une femme.
La pratique de ce tango dégenré s’est popularisée et des milongas queers se tiennent un peu partout dans le monde. Le 12ème festival international du Tango Queer de Buenos Aires aura lieu du 12 au 18 novembre 2018. En France, le cours Tangolibero permet aux novices et aux plus confirmé.e.s de se lancer dans le tango queer.