Pussypedia, l'encyclopédie de la chatte en cours de développement
Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le frifri ! Pussypedia, projet féministe et queer promet de centraliser toutes les infos qui existent sur les chattes sur un seul et même site, bilingue, pour lutter contre le manque d'informations, voire la désinformation, sur ces sujets.
Tout est parti d’un débat sur l’éjaculation féminine. Se rendant compte que le peu d’informations disponibles sur les vulves, clitoris et vagins n’était pas toujours bien clair, ni centralisé (et souvent, noyé entre deux intox ou légendes urbaines), deux copines habitant au Mexique ont décidé de monter Pussypedia : une encyclopédie de la chatte, en espagnol et en anglais (l’une d’elles est américaine). Au niveau des sujets abordés, cette plateforme annoncée comme « inclusive et gratuite » parlera aussi bien d’anatomie pure et dure que de transidentité, de règles, de ménopause, d’infections sexuellement transmissibles et de consentement.
Zoe Mendelson, journaliste spécialisée dans la vulgarisation scientifique, se chargera des textes. María Conejo, graphiste, s’occupera des visuels, dont une bonne partie de schémas en 3D, sur le site internet. Et comme jamais deux sans trois, le duo a décidé de faire appel à une experte, Jackie Jahn – en plein doctorat de médecine à l’université de Harvard – pour s’assurer de sa pertinence en matière de sciences et des questions de sexualité. Interviewées par Télérama, María et Zoe racontent avoir également reçu des propositions d’associations de santé communautaire, de scientifiques et de membres du corps médical pour les aider à fignoler Pussypedia.
Connaître son sexe pour ne pas se mettre en danger : un droit
« La médecine ne s’intéresse que depuis peu au corps des femmes au-delà de la reproduction », explique Zoe Mendelson dans un entretien accordé au magazine culturel. « On nous a tellement refusé l’accès à l’information sur notre sexe pendant des siècles, pour des raisons culturelles, religieuses ou patriarcales, qu’une grande partie de ce que l’on en sait vient des publicités qui essaient de nous vendre des produits dont non seulement nous n’avons pas besoin, mais qui sont même nocifs : le talc augmente les risques de cancer des ovaires, les poires à lavement produisent des vaginoses bactériennes… Connaître notre sexe pour ne pas nous mettre en danger est notre droit inaliénable. »
Une initiative qui fait invariablement écho à Gynopedia, ressource d’entraide en ligne sur la santé sexuelle et les droits reproductifs partout dans le monde.
Pussypedia devrait être opérationnelle d’ici 2019
Grâce au succès d’une campagne de financement Kickstarter au-delà de toutes les espérances du trio militant, qui dit bien toute la nécessité – vitale – de ce projet, María, Jackie et Zoe sont déjà au travail… et recherchent même des plumes supplémentaires !
En attendant le lancement en grande pompe de ce fabuleux abécédaire de toutes les chattes et minous qui existent, elles postent sur les réseaux sociaux (où leurs comptes sont pudiquement appelés « pwordpedia » afin de contourner la censure) très régulièrement pour continuer de teaser le projet, et installer un esprit de communauté. Le site, déjà en ligne et dont la boutique de goodies bat déjà son plein, devrait être officiellement lancé courant 2019.