Un tribunal ougandais refuse de reconnaître un groupe de défense des homosexuels
La Cour d'appel a rejeté la demande du groupe des Minorités sexuelles en Ouganda (Smug), assurant que l'enregistrement de ce mouvement allait à l'encontre de l'intérêt public et de la ligne politique nationale.
Un tribunal ougandais a refusé mardi de reconnaître un groupe de défense des droits des homosexuels au motif qu’il visait à promouvoir des activités « illégales », après l’adoption l’an dernier d’une « loi anti-homosexualité » par ce pays d’Afrique de l’Est.
La Cour d’appel a rejeté la demande du groupe des Minorités sexuelles en Ouganda (Smug, Sexual Minorities Uganda), assurant que l’enregistrement de ce mouvement allait à l’encontre de l’intérêt public et de la ligne politique nationale.
Les magistrats ont confirmé une décision antérieure de la Haute Cour, qui soutenait une décision prise il y a plus de 10 ans par le Bureau des services d’enregistrement de l’Ouganda, un organisme d’État, de refuser d’enregistrer le Smug.
L’objectif du Smug est de protéger les droits des minorités sexuelles, de leur fournir un abri et une sécurité en cas d’attaque, et de défendre les intérêts de la communauté.
Pour un des responsables du Smug, Denis Wamala, cette décision judiciaire « renforce la discrimination de l’État à l’encontre des minorités sexuelles, compromettant ainsi les droits fondamentaux à l’expression ».
Baptisé « Loi anti-homosexualité 2023 », cette législation prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la « promotion » de l’homosexualité.
Un délit d’« homosexualité aggravée » est passible de la peine de mort, une condamnation qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.
Les Etats-Unis, l’Union européenne et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont appelé à l’abrogation de cette loi, avertissant que l’aide étrangère et les investissements en Ouganda pourraient être compromis si elle était maintenue.
Mais elle reçoit néanmoins un large soutien en Ouganda, pays à majorité chrétienne conservatrice, où les parlementaires ont estimé qu’elle constituait un rempart nécessaire contre l’immoralité présumée de l’Occident.
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