Grèce : condamnations politiques après l'agression de deux personnes transgenres

Thessalonique « a toujours été un carrefour historique de cultures et d’idées », a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis dans un discours lançant la campagne de son parti conservateur pour les élections européennes. « L’intolérance ne devrait pas avoir sa place », a-t-il ajouté.

La présidente grecque Katerina Sakellaropoulou avait auparavant déclaré dans un communiqué que cette agression n’était « pas digne » de l’État grec et que la violence « contre les citoyens et les personnalités politiques en raison de leur identité et de leurs choix » ne serait pas tolérée.

Selon la police, les deux personnes transgenres de 21 ans ont été pourchassées par des dizaines de jeunes samedi soir sur la place centrale Aristote de Thessalonique.

La foule aurait insulté, craché et jeté des bouteilles sur ces deux personnes qui ont dû trouver refuge dans un restaurant jusqu’à l’arrivée de la police.

Au total, 21 personnes ont été arrêtées, dont la moitié étaient des mineurs.

L’incident s’est produit moins d’un mois après que la Grèce a légalisé le mariage et l’adoption homosexuels dans une loi promue par le parti conservateur Nouvelle Démocratie de M. Mitsotakis.

La puissante Église orthodoxe de Grèce s’est fortement opposée à cette réforme et certains de ses membres ont menacé d’exclure les législateurs qui voteraient en sa faveur.

Près d’un tiers des députés de Mitsotakis ont voté contre ou se sont abstenus, mais la loi a été largement approuvée avec le soutien des partis socialistes et de gauche.

Quelques jours avant le vote, quelque 4.000 personnes avaient manifesté contre la réforme devant le Parlement, nombre d’entre elles brandissant des icônes religieuses et des crucifix.