La ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra sur le collectif Rouge Direct : « Non, je ne les ai pas laissé tomber »
Interrogée sur le collectif de lutte contre l'homophobie dans le football Rouge direct, la ministre s'est défendue : « Non je ne les ai pas laissé tomber ».
La ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, a expliqué jeudi qu’il fallait « accélérer sur la visibilité » de la cellule Signal sports de signalement des violences lors d’une audition devant la commission d’enquête sur les dysfonctionnements dans le sport à l’Assemblée.
Interrogée sur le collectif de lutte contre l’homophobie dans le football Rouge direct qui a récemment jeté l’éponge et dénonce « la démission de l’Etat », la ministre s’est défendue : « non je ne les ai pas laissé tomber », expliquant avoir demandé « dans l’heure » à son cabinet de les contacter alors que le collectif subissait des « attaques inadmissibles », et lui recommandant de saisir Pharos, équivalent selon elle d’un article 40 permettant de saisir la justice.
- Lire aussi : Rouge Direct, le collectif français de lutte contre l’homophobie dans le foot, jette l’éponge
La commission d’enquête s’était attirée les critiques d’Amélie Oudéa-Castéra pour avoir lancé Balance ton sport, une plateforme concurrente de témoignages de victimes alors qu’existe depuis trois ans Signal-sports.
La ministre a reconnu jeudi la nécessité « d’accélérer la visibilité de Signal-Sports ». Elle a aussi révélé qu’elle avait écrit au directeur général de l’Insep, Fabien Canu, pour lui « demander de renforcer de manière extensive tout ce qu’il y avait à faire sur le champ des violences sexuelles et sexistes en terme de procédure d’alerte, de signalements, de communication, d’explications sur les modalités de prise en charge des victimes (etc) ».
Le directeur de l’Insep avait reconnu devant cette commission « un déficit d’information » sur les violences sexistes et sexuelles dans son établissement mis en cause par des athlètes pour son inaction sur le sujet.
« Un plan d’action complet est en train d’être finalisé sur ces sujets là », a-t-elle dit. Des courriers ont aussi été envoyés aux établissements sous la responsabilité du ministère, a-t-elle ajouté. « On n’est pas au bout du chemin, le travail doit se poursuivre », a-t-elle commenté.
Depuis sa création, cette cellule mise en place par la ministre précédente Roxana Maracineanu dans le sillage de l’affaire Abitbol, a recueilli 1.800 signalements, aboutissant notamment à 266 « arrêtés d’interdiction à exercer en urgence » et 156 « interdictions pérennes ».
Interrogée sur l’extension du champ de cette cellule aux discriminations, elle s’y est montrée plutôt défavorable car pour elle « la priorité des priorités » est la lutte contre les violences sexuelles, sexistes, physiques et psychologiques notamment en raison de la « complaisance » et de « l’omerta » régnant sur ces questions.
Interrogée sur les auditions de présidents de fédérations sportives, reflétant « omerta » et « impunité » pour des députés, Amélie Oudéa-Castera a estimé qu’il « ne fallait pas caricaturer » mais a reconnu qu’il y avait eu « un certain nombre d’auditions décevantes pour ne pas dire catastrophiques ».
La députée Sabrina Sebaihi (EELV), rapporteure de la commission, avait dit à l’AFP « douter de l’exactitude de plusieurs déclarations » n’excluant pas une saisine de la justice.
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