FLAG! : l'association des policiers LGBTI+ élit un président proche de l'extrême-droite
Ingérence, votes opaques et machinations : l'association des policiers LGBTI+ FLAG! est dans la tourmente après l'élection d'un président proche de l'extrême-droite
Le 26 août dernier, Michaël Bucheron, cofondateur et ancien-président de l’association FLAG !, qui regroupe policiers, pompiers et agents du Ministère de l’Intérieur et de la Justice engagés contre les LGBTphobies, a dénoncé sur son compte Twitter l’élection d’un nouveau président proche de l’extrême-droite. Dans une lettre ouverte adressée aux adhérents de l’association, les 15 signataires, parmi lesquels cinq membres fondateurs, pointent du doigt les « dérives » de FLAG ! et appellent à « un réveil des consciences, une mobilisation sans faille des policiers pour un grand sursaut républicain ».
L’ancien président, Johan Cavirot, en poste depuis près de quatre ans, a annoncé son départ le 24 août. C’est Michel Leguéret, brigadier de 58 ans, qui a été élu par le comité d’administration pour le remplacer. Une élection qui fait polémique puisque des prises de positions récentes de Leguéret, proche de l’extrême-droite et notamment d’Eric Zemmour, ont refait surface. Les signataires de la lettre ouverte expliquent ainsi qu’il est « inacceptable » que FLAG ! « puisse élire, en son sein, un président défendant des valeurs contraires aux droits essentiels des personnes LGBTQI+, à la lutte contre les LGBTphobies et le racisme ».
Pour ces adhérents en colère, l’arrivée soudaine au pouvoir de Michel Leguéret au sein de l’association apparaît presque comme quelque chose de largement préparé. « À son arrivée, l’ancien président Johan Cavirot a rapidement commencé à centraliser le pouvoir autour de lui, on avait de moins en moins d’informations et dès qu’on posait trop de questions on sentait qu’on cassait les pieds », nous confie un adhérent et fondateur de l’association. Cette ambiance délétère s’est poursuivie jusqu’en mai dernier, où une assemblée générale initiée par une partie des administrateurs change totalement l’organisation de FLAG ! : il y a moins d’élections et plus de désignations. « Ils ont voulu aussi mettre en place un système de vote plus opaque lors de la réélection bisannuelle du conseil d’administration, ce qui nous paraissait un peu compliqué d’un point de vue démocratique », ajoute notre source.
Vu le désaccord sur la nouvelle organisation mise en place, les choix fait à l’occasion de la première assemblée ont été déclarés invalides. Une seconde assemblée générale extraordinaire est organisée trois semaines plus tard et se termine sur un résultat largement différent. « Il y avait beaucoup de monde dans la salle qu’on ne connaissait pas et les membres fondateurs, en tête au premier vote, se retrouvent à perdre la moitié de leurs voix. Il y avait un nombre important de procurations, donc on pense qu’il y a eu des coups de fils qui ont été passés pour convaincre ceux qui ne pouvaient pas voter », nous confie un adhérent. A l’issue de ce second vote, des membres historiques ont donc été écartés du conseil d’administration, tandis qu’un certain Michel Leguéret, perdant lors du premier vote, a fait son arrivée.
Johan Cavirot poussé vers la sortie
Après ce vote, une adhérente de l’association découvre avec étonnement l’existence d’un site web nommé cavirot.fr. Le site s’adresse aux sociétés et leur propose des formations en mentionnant directement FLAG !, le Ministère de l’Intérieur et le Ministère des Armées comme leurs précédents clients. « Soit il y a un conflit d’intérêt parce que Johan Cavirot a fait travailler FLAG ! pour une société privée qui lui appartient sans qu’on soit au courant, ou alors il vend son projet en utilisant frauduleusement nos logos », explique un adhérent de FLAG !. Cette ingérence met grandement à mal la confiance des adhérents dans leur président, et le pousse à démissionner quelques jours plus tard.
Avant de partir, Johan Cavirot prend tout de même la liberté de recommander au conseil d’administration Michel Leguéret comme possible successeur. D’abord devenu vice-président en charge des questions sur la police nationale, Michel Leguéret est du coup sérieusement considéré pour devenir le président de l’association.
Proche de l’extrême-droite
Quelques jours avant le vote, des adhérents découvrent les positions politiques de Michel Leguéret, qu’il avait jusque-là gardées pour lui. Alors président de l’Alliance Souverainiste de l’Estuaire de la Rance (ASER), une association qui regroupe des membres du Front National, le nom de Michel Leguéret apparaît en 2021 aux côtés de celui d’Eric Zemmour. Le policier de Saint-Malo est en effet le co-organisateur de la venue du candidat à la présidentielle pour une conférence culturelle à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine).
Cette découverte crée immédiatement le malaise au sein de FLAG !, mais elle n’empêche pas le conseil d’administration de l’élire à la présidence de l’association. « En discutant avec des administrateurs, on s’est rendu compte que le conseil l’avait appris quelques jours avant nous et qu’ils l’ont élu en toute connaissance de cause. Selon des retours, une sorte de terreur s’était installée dans le bureau qui faisait que le premier membre du conseil qui bronchait risquait de dégager », nous confie un adhérent. « Ça rentre dans la caricature de ce qu’on peut penser de certaines mouvances extrémistes, on croyait rêver ! », ajoute t-il.
« Je n’ai jamais voulu être Président »
Face à la polémique et à la lettre ouverte précédemment mentionnée, Michel Leguéret annonce dimanche 27 août sa démission. Dans un long message, il déclare n’avoir « jamais voulu être Président » et nie ses accointances avec Eric Zemmour : « J’ai été contacté en novembre 2021 par un écrivain qui se nomme Raynald Secher pour que je trouve une salle pour une dédicace du livre de Zemmour qui n’était même pas candidat à l’époque. J’ai trouvé cette salle, il a fait son « show » et il est reparti », explique t-il.
Pour autant, Leguéret précise qu’il ne démissionne que de son poste de Président, et reste donc au conseil d’administration. Le conseil devrait se réunir dans les jours qui arrivent pour lui trouver un remplaçant.
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jacpol
Si les humains avaient consacré autant de temps et d’énergie à croire en eux-mêmes, à cultiver leur sens des réalités et préserver ainsi leurs intérêts vitaux, qu’ils en ont gaspillés à défendre des chimères, à honorer des dieux imaginaires et entretenir leurs querelles mortifères, politiques et religieuses, depuis la nuit des temps, l’humanité en eût été profondément apaisée. J.L.
Tout a été dit et écrit, depuis la guerre du feu ! Qui peut encore oser parler d’intelligence humaine ? Pourquoi certains individus s’octroient-ils le droit de s’opposer de manière agressive à des modes de vie de personnes qui ne leur demandent rien et surtout pas d’adopter les mêmes choix ?! Le comble est que ces intolérants se réclament très souvent d’une religion !
Un rêveur ou un prétentieux a écrit un jour : “Dieu a créé l’homme à son image “. Quel camouflet pour ce Dieu qui, s’il existe vraiment, doit trépigner de colère en constatant ce que certains humains sont capables d’accomplir en son nom comme horreurs !
En politique, comme en religion, il y a ceux qui la servent et ceux qui s’en servent. Il est toujours, au XXIe siècle, indispensable de bien établir la distinction avant de réagir ou d’agir ! Pour combien de temps encore ? …Grrr ! -J.L.
« La tolérance n’a jamais excité de guerre civile ; l’intolérance a couvert la terre de carnage. » – Traité sur la Tolérance – 1763 – VOLTAIRE.
« Nous avons assez de religion pour haïr et persécuter, et nous n’en avons pas assez pour aimer et pour secourir. » – Traité sur la Tolérance – 1763 – VOLTAIRE.
« Tel est le fanatisme : c’est un monstre sans cœur, sans yeux et sans oreilles. Il ose se dire le fils de la religion. » – Œdipe – 1718 – VOLTAIRE.
Le philosophe allemand Hans Jonas a porté haut le principe de responsabilité. “Agis de telle sorte que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre”. Rêvons !!