Marche des fiertés à Séoul sur un site modifié à cause d'une contre-manifestation
Les participant·es n'ont pas obtenu cette année l'autorisation de se réunir sur la place centrale, comme c'était le cas depuis 2015, le lieu ayant été accordé à une contre-manifestation d'inspiration majoritairement chrétienne.
Des dizaines de milliers de Sud-Coréen·nes ont défilé samedi 1er juillet à Séoul pour la marche des fiertés annuelle, mais une contre-manifestation s’est tenue sur leur site habituel de rassemblement, l’un des plus importants en Asie.
Les participant·es n’ont pas obtenu cette année l’autorisation de se réunir sur la place centrale, comme c’était le cas depuis 2015, le lieu ayant été accordé à une contre-manifestation d’inspiration majoritairement chrétienne, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Il n’y a aucun espace public pour révéler sa véritable identité à l’exception de la marche des fiertés et c’est pourquoi autant de gens sont ici aujourd’hui par solidarité », a déclaré Yang Sun-woo, l’un des principaux organisateurs, qui estiment l’affluence à quelque 50 000 personnes.
A quelques centaines de mètres, des milliers de manifestants protestaient contre les droits LGBT+, scandant « pas de mariage entre personnes du même sexe ».
La police maintenait un cordon de sécurité entre les deux rassemblements.
En juin, des parlementaires sud-coréens ont déposé un texte de loi reconnaissant les unions entre personnes du même sexe, sans lequel ces couples subissent des discriminations notamment en matière d’assurance santé et d’imposition, selon les militants des droits LGBT+.
Les tentatives de faire adopter des lois contre la discrimination sur la base de la sexualité patinent depuis plus de 15 ans, en raison notamment de pressions des groupes conservateurs et religieux sur les députés.
Près d’un quart de la population est chrétienne et 40 % des parlementaires sont protestants, selon des données des Eglises.
Les autorités de la capitale assurent que l’attribution de la place centrale cette année résulte d’un conflit d’agenda, mais les responsables municipaux ont récemment exprimé leur opposition aux minorités sexuelles.
En juin, le maire conservateur Oh Se-hoon a ainsi déclaré « ne pas personnellement pouvoir être d’accord avec l’homosexualité ».
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