Italie : le responsable gay d'un centre aéré catholique interdit de s'occuper d'enfants
Le responsable d'un centre de loisirs catholique en Italie s'est vu interdire de s'occuper d'enfants après que le prêtre de la paroisse a découvert son homosexualité sur les réseaux sociaux.
Le jeune majeur, qui devait diriger la structure pendant l’été à Cesena en Emilie-Romagne, pouvait conserver son poste d’encadrement à condition de renoncer à son rôle d’éducateur. Mais il a refusé, et faute de pouvoir le remplacer dans les temps, le centre ne pourra pas ouvrir cet été.
« Les règles sont claires. On ne peut pas donner aux enfants d’un centre de loisirs le sentiment qu’avoir un animateur homosexuel est la normalité », a expliqué une collaboratrice du prêtre au quotidien local Corriere Romagna. Selon elle, c’est le diocèse de Cesena qui a pris la décision.
L’affaire a été vivement condamnée par le député-maire (Parti démocrate, centre gauche) de Cesena.
« Je pensais que le Moyen-Âge était passé et que des manifestations de discrimination de ce genre, inacceptables, étaient étrangères à notre ville. Manifestement, je me trompais », a écrit Enzo Lattuca sur sa page Facebook.
L’association de défense des droits des minorités sexuelles Arcigay a dénoncé une décision « haineuse et violente » et reproché au prêtre d’avoir révélé l’homosexualité de l’animateur.
« Un très jeune homme a subi un “outing” et a été publiquement sanctionné par la paroisse en raison de son orientation sexuelle », a déploré Gabriele Piazzoni, secrétaire général de l’association, dans un communiqué.
Contactés par l’AFP, ni la paroisse ni le diocèse n’ont répondu.
L’Eglise catholique estime que les actes homosexuels sont « contraires à la loi naturelle », et les considère comme un péché. Elle appelle toutefois à accueillir les personnes homosexuelles avec « respect, compassion et délicatesse » et ne leur interdit pas explicitement d’encadrer des enfants.
Le pape François –sans remettre en cause les fondements de la doctrine catholique– tient depuis son élection en 2013 un discours d’ouverture envers l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
« Chaque personne est un enfant de Dieu. L’Eglise ne peut fermer la porte à personne », a-t-il déclaré dans un documentaire diffusé début avril sur la plateforme Disney+.
Il avait aussi affirmé fin janvier que ceux qui criminalisent l’homosexualité avaient « tort », précisant que le fait d’être homosexuel n’était « pas un crime », mais un « péché ».
Le pontife argentin ne dévie cependant pas de la ligne de l’enseignement catholique sur le mariage, défini comme l’union entre un homme et une femme en vue de procréer.
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