Corse : première Marche des fiertés à Bastia samedi 17 juin !
« Nous voulons marcher ensemble, pour que plus aucun·e Corse n'ait un jour à choisir entre vivre pleinement sa vie, ses amours et un quotidien ici » en Corse, écrit l'association Arcu LGBTI.
La communauté queer « le droit à l’existence » en Corse, « sur une île qui a de profonds relents réactionnaires » : avec la première Marche des fiertés organisée à Bastia, samedi, la communauté LGBTI+ veut « célébrer les identités multiples ».
« Nous voulons marcher ensemble, pour que plus aucun·e Corse n’ait un jour à choisir entre vivre pleinement sa vie, ses amours et un quotidien ici » en Corse, écrit l’association Arcu LGBTI, dans son communiqué de présentation de cet événement, le second seulement dans l’île de Beauté après un rassemblement à Ajaccio en 2022.
« L’enjeu c’est de dire que, nous aussi, nous sommes corses, on est fiers d’être sur l’île, beaucoup d’entre nous sont nés ici et ont envie d’y vivre en sécurité », a indiqué à l’AFP Silver Maestrati, étudiant de 23 ans et membre de l’Arcu.
L’événement est soutenu par « 14 organisations » parmi lesquelles des syndicats (CGT, FSU, CFDT), des partis politiques (PCF, LFI, Union communiste libertaire), des mouvements politiques corses (A Manca et Inseme a Manca), des associations antiracistes (Ava Basta, Ligue des droits de l’Homme) et des associations féministes (Zitelle in Zerga, Main violette Corse).
« Nous voulons marcher ensemble pour réaffirmer que l’identité corse, comme toutes les identités, ne peut se limiter à un carcan stéréotypé et doit s’en affranchir », ajoute l’association, qui « refuse que la défense de ce territoire, de cette langue, de cette culture, de cette nature, soit accaparée par les réactionnaires ».
Déambulation et soirée festive
Soulignant que cette « invitation à marcher » était également animée par « l’optimisme », l’Arcu estime que « comme toutes les régions, le territoire corse est en train de découvrir et de s’ouvrir peu à peu à ces questions ».
Et l’association souhaite « construire cette ouverture » et une « société insulaire où plus aucune personne ne se sente en danger ou mise à l’écart à cause de son genre ou de sa sexualité, qu’elle soit résidente ou simplement de passage ».
« La génération des années 2000 et celles qui sont arrivées après n’ont pas peur d’aller se montrer, d’aller marcher et de revendiquer les choses », explique Silver Maestrati à l’AFP.
Ainsi, samedi, à partir de 17 heures, une « déambulation » sera organisée depuis le palais de justice de Bastia jusqu’à la place St Nicolas, avant une « soirée festive » dans un bar de la ville.
Mais l’annonce de cette marche n’a pas été accueillie avec une totale bienveillance. Ainsi l’Arcu et l’association nationale Stop homophobie ont dénoncé les nombreuses injures et menaces diffusées sur les réseaux sociaux.
« On a pas mal été attaqué par des gens qui nous reprochaient d’avoir recolorisé le drapeau corse, la bandera », avec un fond arc-en-ciel, le symbole du mouvement LGBTI+, témoigne ainsi Silver Maestrati.
Dans son communiqué, l’association a rappelé les agressions de couples de même sexe en juin 2020 à Ajaccio et en juillet 2021 à Macinaggio (Haute-Corse). Elle évoque également une « violente agression » en décembre 2021 à Nice « par des hommes se revendiquant comme corses » qui auraient assuré : « chez nous, les pédés, on les tue ».
Et Arcu de souligner que l’homosexualité est encore pénalisée dans 69 pays et passable de la peine de mort dans « 12 d’entre eux ».
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